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Aurélie Filippetti cherche-t-elle à virer Rémy Pflimlin ?

16 décembre 2012

Temps de lecture : 3 minutes
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Aurélie Filippetti cherche-t-elle à virer Rémy Pflimlin ?

Temps de lecture : 3 minutes

« D’un côté, on nous demande de serrer la ceinture ; de l’autre, on nous tacle ». Telle est, en des termes très diplomatiques, la réaction « d’une source proche de la direction » de France Télévisions, citée par L’Express, aux déclarations d’Aurélie Filippetti sur la stratégie du groupe.

Le 12 décem­bre dernier, la min­istre de la cul­ture s’en est, en effet, prise, sur RTL, aux annonces de Rémy Pflim­lin, PDG du groupe, au sujet des change­ments des grilles des pro­grammes de France 2 et de France 3. Aurélie Fil­ip­pet­ti a claire­ment fait part de ses « inter­ro­ga­tions sur la stratégie » du groupe. « Par exem­ple l’élar­gisse­ment du jour­nal de France 3, le « Soir 3 ». En soi, faire pass­er à une heure ce jour­nal n’est pas un prob­lème […]. Sim­ple­ment, ça a des con­séquences sur la case des doc­u­men­taires et des fic­tions et ça n’a vis­i­ble­ment pas été anticipé », a déclaré la min­istre, et de regret­ter la sup­pres­sion de « C’est pas sor­ci­er », « une émis­sion du ser­vice pub­lic qui a fait ses preuves », selon elle.

Rémy Pflim­lin, dont le prin­ci­pal tort, selon la min­istre, sem­ble être d’avoir été nom­mé par Nico­las Sarkozy, est claire­ment dans le viseur. Il est d’ailleurs con­vo­qué prochaine­ment, pour présen­ter le « plan stratégique avec des mis­sions de ser­vice pub­lic qui soient claires en matière de sou­tien à la créa­tion, d’aug­men­ta­tion des pro­grammes en direc­tion des enfants et notam­ment les pro­grammes édu­cat­ifs, d’in­for­ma­tion, de qual­ité de l’in­for­ma­tion » souhaité par le ministre.

Les réac­tions de sou­tien au patron de l’au­dio­vi­suel pub­lic n’ont pas tardé. Michel Boy­on, prési­dent du CSA a estimé que Rémy Pflim­lin était « un bon prési­dent » ; Jean-Louis Bor­loo s’in­surge dans un com­mu­niqué « con­tre l’ingérence de la min­istre dans la vie et les pro­grammes de France Télévi­sions ». De même, le patron du groupe a reçu le sou­tien inat­ten­du des syn­di­cats, pour­tant en guerre con­tre lui : « Aurélie Fil­ip­pet­ti se pose en direc­trice des pro­grammes des chaînes publiques. Nous pen­sions que cette pra­tique apparte­nait au passé », a déclaré au Figaro Véronique Marc­hand, secré­taire générale du SNJ-CGT de France Télévi­sions et par ailleurs jour­nal­iste à France 3 Lille.

Le jour­nal­iste Hervé Gat­teg­no souligne au con­traire sur RMC que « les statuts de France TV dis­ent noir sur blanc que c’est une entre­prise publique soumise à la tutelle du gou­verne­ment – donc Aurélie Fil­ip­pet­ti est chargée, par fonc­tion, de veiller à sa bonne ges­tion et au respect de son cahi­er des charges ». Lors de son point presse à l’is­sue du con­seil des min­istres, Najat Val­laud-Belka­cem n’a d’ailleurs pas dit autre chose aux jour­nal­istes présents : « N’oubliez pas que les opéra­teurs de ser­vice pub­lic ont une tutelle qui est celle de l’Etat ».

Quoiqu’il en soit, la ren­con­tre entre le patron Pflim­lin et la min­istre Fil­ip­pet­ti s’an­nonce explo­sive. Comme le dit Emmanuel Berret­ta, le spé­cial­iste média du Point : « La placid­ité légendaire de Rémy Pflim­lin sur qui tous les reproches glis­sent suf­fi­ra-t-elle à tra­vers­er cette tem­pête force 12 sur l’échelle de Beau­fort » ?

Source : Le Monde

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