À la suite de son altercation (coupée au montage) avec le réalisateur Alexandre Arcady, Aymeric Caron s’est expliqué sur les accusations d’antisémitisme qui planent sur sa personne.
Il y a 10 jours, dans l’émission « On n’est pas couché » sur France 2, ce dernier avait, selon les dires d’Arcady, réalisateur du film sur la mort d’Ilan Halimi, justifié l’antisémitisme par les « meurtres d’enfants » commis par l’armée israélienne à Gaza. Des accusations auxquelles le principal intéressé a réagi chez Ardisson ce samedi.
« Le film parle de l’affaire Halimi. Ensuite Arcady a parlé de l’affaire Merah. On a donc eu une discussion sur cette affaire Merah qui a ensuite dérivé sur le conflit israélo-palestinien. Natacha (Polony, NDLR) a parlé du conflit, des conséquences que ce conflit pouvait avoir sur la montée de certains phénomènes, d’antisémitisme, de racisme en général. Bon, c’est vrai qu’on s’est rendu compte qu’à un moment, peut-être, on s’éloignait du sujet de départ », a‑t-il regretté.
Et Caron de poursuivre : « Je tiens à être extrêmement clair là-dessus. Contrairement à ce qu’Arcady a pu entendre ou vouloir comprendre, à aucun moment, à aucun moment dans cette séquence, je ne justifie l’injustifiable, l’innommable à savoir le meurtre d’un juif, la torture, le meurtre d’Ilan Halimi, qui est inexcusable. » « Je n’ai fait que souligner quelque chose que je regrettais, que je dénonçais, à savoir que le conflit israélo-palestinien, la mort d’enfants palestiniens, étaient utilisés, récupérés par certaines personnes pour aller justifier l’injustifiable. C’est exactement ça que j’ai dit », a‑t-il poursuivi.
Le chroniqueur de Laurent Ruquier s’est dit « meurtri » par les accusations d’antisémitisme qui ont pu lui être faites. « Être accusé, moi, d’antisémitisme, moi qui me bats depuis des années, que ce soit dans mon métier ou dans ma vie personnelle, contre ça. Mon dernier livre, c’est justement un cri contre la montée du racisme, que ce soit l’antisémitisme, l’islamophobie », a‑t-il plaidé avant de conclure en confiant vivre « très mal » cette affaire. Mais le paradoxe est que Caron, victime d’une accusation infâmante, n’a jamais lui-même hésité à qualifier ceux qui ne pensent pas comme lui de « néo-cons », « néo-réacs » ou « néo-fachos » dont son livre récemment publié fourmille (Incorrect. Pire que la gauche bobo, la droite bobards). Il ne s’est visiblement pas posé la question de savoir si les destinataires de ces insultes n’allaient pas être « meurtris » et vivre « très mal » d’être ainsi qualifiés.
D’autre part, face à l’ampleur de la controverse, Laurent Ruquier est sorti de son silence et a exprimé sur Twitter son soutien à Aymeric Caron. Selon lui, Alexandre Arcady aurait « déformé » les propos du chroniqueur. « C’est Alexandre Arcady qui a été choqué et souhaitait couper cette séquence ! Pour finalement aller la raconter à sa façon ensuite ! », a‑t-il écrit sur son compte.
Votre notre portrait d’Aymeric Caron
Crédit photo : On n’est pas couché, émission du 8 septembre 2012