Première diffusion le 3 avril 2023
C’est une tendance lourde de ces dernières années qui vient d’être confirmée par un récent sondage : le divorce entre la population et la caste journalistique. « Le baromètre de l’utilité du journalisme » se révèle une nouvelle fois cruel pour la profession.
Assises du journalisme de Tours
Réalisé à l’occasion des « Assises internationales du journalisme » organisées à Tours du 27 mars au 1er avril, en plein mouvement social de contestation de la réforme des retraites, un sondage1 organisé en partenariat avec France Télévisions, Radio France, Ouest-France et France Médias Monde, révèle une nouvelle fois la détérioration de la confiance des Français envers les caciques et les petites mains des médias.
Détérioration de la qualité de l’information
Ainsi, plus d’un sondé sur deux (54 %) estime que « la qualité de l’information délivrée par les journalistes s’est détériorée » ces dernières années. Une dégradation que 70 % d’entre eux attribuent au fait que « l’information est trop orientée, pas assez impartiale », tandis que 74 % estiment que « l’information est parfois fausse et trop vite relayée ».
Il est vrai que le traitement pavlovien de la crise du Covid 19 est notamment passé par là…
Malgré tout, 84 % des sondés considèrent que le journalisme « est un métier utile ». C’est toutefois le pourcentage le plus faible en sept éditions, avec une baisse de 6 points par rapport à 2022.
Une lueur d’espoir néanmoins puisque l’intérêt pour l’information et l’actualité, lui, ne décroît pas, 95 % des sondés déclarant s’informer au moins une fois par semaine et 69 % tous les jours. Il suffirait donc peut-être d’un peu plus d’honnêteté et d’un peu moins de connivence et d’endogamie avec le pouvoir politique et financier, pour regagner la confiance et le cœur de Français échaudés mais toujours grands consommateurs d’information.
1Réalisé en ligne du 9 au 13 mars sur un échantillon représentatif de 1001 personnes majeures, selon la méthode des quotas.