Dans L’Humanité, Stéphane, 49 ans, raconte sa soirée du 13 novembre au Bataclan, où il a pu déceler un certain amateurisme chez les terroristes.
Ils étaient « déterminés », ils « étaient là pour tuer », ça ne fait aucun doute. Mais concernant le mode opératoire et le déroulé de la prise d’otages, « ils ont beaucoup tâtonné », confie-t-il. « Il y a eu quatre ou cinq échanges par téléphone. Ils [les terroristes, ndlr] ont demandé aux otages d’appeler BFM. Sans succès », explique l’ancien otage. « Appelle i>Télé », a ensuite lancé un autre jihadiste. Ça n’a pas fonctionné non plus.
Ce soir-là, malgré la terreur, Stéphane a pu constater « un côté un petit peu amateur » chez ces terroristes mal organisés. Après l’échec des tentatives de communication avec les médias, ils sont donc « passés à autre chose », avec toujours les mêmes procédés aléatoires.
Ainsi, ces derniers utilisaient des otages pour passer des messages aux policiers. « Dis leur qu’on a des otages, qu’on veut négocier, qu’on veut un talkie-walkie », demandaient-ils aux personnes présentes dans la salle, sans pour autant préciser comment ils allaient récupérer l’appareil…
En janvier dernier, Amedy Coulibaly était quant à lui parvenu à communiquer avec BFMTV. Constatant que la chaîne annonçait qu’il n’y avait pas de morts alors qu’il retenait une dizaine de personnes en otage dans l’Hyper Casher de Vincennes, il s’était exclamé : « Comment ça, il n’y a pas de morts ? Ils vont voir s’il n’y a pas de morts. » Contactant la chaîne par téléphone, il lui avait ainsi demandé de changer son bandeau…
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