Si Hegel disait que la lecture des journaux du matin est la prière de l’homme moderne, celle-ci tend à être remplacée par l’écoute des informations à la radio. En prenant son petit déjeuner, à sa toilette, en conduisant, dans les transports en commun via le téléphone, chacun ou presque écoute à un moment du matin une radio généraliste. D’où une bataille féroce et un mercato renouvelé chaque année pour s’arracher les présentateurs vedettes.
Europe 1, sortir du naufrage
L’arrivée de Patrick Cohen devait être la solution miracle pour l’audience du matin d’Europe 1. Ce fût le contraire et la radio est maintenant en dessous des 7% d’écoute globale (matinale incluse). La venue de Laurent Guimier, venu de Radio France (mais déçu de l’élection de Sybile Veil à la présidence, il en espérait le poste) se fait déjà sentir. Le populaire Nikos Aliagas remplace Cohen. Le retour de Jean-Michel Aphatie n’est pas synonyme de nouveauté. L’humoriste Nicolas Canteloup sauvera peut être les audiences.
France Info toujours plus de conformisme
Bruno Toussaint parti sur BFMTV, Marc Fauvelle (venu de la maison voisine France Inter) le remplace. Appeler Renaud Dély (ex rédacteur en chef de Marianne remplacé par Natacha Polony), comme éditorialiste politique ne peut que renforcer la ligne libérale libertaire gauchisante (mais toujours intolérante) de la radio. Dély surnommé plaisamment “Délit d’opinion”, sera dans la droite ligne de la fréquence.
France Inter on prend presque les mêmes et on recommence
La rentrée de Nicolas Demorand (en place depuis septembre 2017) et de Léa Salamé (son portrait sera prochainement actualisé) a été marquée par un gros coup : la démission en direct de Nicolas Hulot, émotion à l’appui. Bernard Guetta est parti remplacé par Pierre Haski, ancien de Libération comme Nicolas Demorand et du feu Rue89. La ligne moralisante n’en sera pas déparée.
France Culture, encore plus engagé, encore moins pluraliste
Si Guillaume Erner reste la voix , les nouveaux intervenants (ou montés en grade) Élodie Piel, Maiwenn Guizou, Mathilde Serrell réalisent le prodige d’être encore plus sectaires que la moyenne de la radio. La revue de presse internationale de Camille Magnard remplaçant Thomas Cluzel (exerçant son militantisme dans le journal de 13h00) paraît plus équilibrée que celle de son prédécesseur.
Radio Classique, classique
Une matinale en effet classique avec Guillaume Durand, les éditoriaux de Guillaume Tabard du Figaro, et une intéressante revue de presse de Michel Grossiord.
RMC, Bourdin toujours
On aime ou on n’aime pas, mais Jean-Jacques Bourdin continue d’entretenir un lien quasi amical avec son public. RMC n’est pas près de le remplacer dans son rôle de “pape cévenol”.
RTL matin, solide au poste
Yves Calvi est doué d’ubiquité, présent à la télévision comme à la radio. Un des journalistes préférés des auditeurs, il entretient depuis 2014 une tranche horaire qui est constamment la première en part de marché. Mais l’éviction d’Eric Zemmour privé de chroniques à la suite de pressions de la rédaction (ah ! la liberté de penser de la rédaction de RTL…) pourrait coûter cher en termes d’audience.
Sud Radio, Patrick Roger aux commandes
Passé par TF1, France Inter, France Info, BFM, Europe 1, Patrick Roger met depuis deux ans son expérience au service de Sud Radio, relancée par le groupe Fiducial.
L’Observatoire reviendra au fil du temps sur l’évolution de ces matinales et leur respect (souvent un non respect) d’un minimum de pluralisme.