Alors que le mouvement Black Lives Matter étend ses ravages dans une partie de l’inconscient collectif européen, le meurtre de Philippe Monguillot le 11 juillet 2020 par « quatre individus » non dénommés ne provoque une vive émotion qu’à Bayonne, la ville où a eu lieu l’agression ; et beaucoup de discrétion gênée des médias de grand chemin.
Pratique du mensonge par omission
Le métier de journaliste consiste – en théorie – en la recherche d’informations. Prenons un chauffeur de bus lynché à mort publiquement par deux ou quatre individus (les responsabilités individuelles de chacun d’entre eux sont l’affaire de la justice), il serait intéressant de connaître leurs noms, sauf s’il s’agit de mineurs. Que nous disent les médias de grand chemin ?
Le Figaro et Le Monde utilisent pratiquement les mêmes termes, sans doute recopiés d’une dépêche AFP : les agresseurs sont « âgés de 22 et 23 ans et connus des services de police ». Pour FranceInfo, Philippe Monguillot a « été agressé par plusieurs personnes », alors que TV5 Monde parle de « quatre hommes suspectés d’être impliqués dans l’agression ».
Des noms ?
Il aura fallu une « indiscrétion » calculée de policiers pour que les noms des agresseurs soient connus :
- Mohamed C.
- Mohamed A.
- Moussa B.
- Selim Z.
Le charmant Jean-Baptiste Djebbari dont on dit qu’il est quelque chose comme ministre délégué aux transports déplorait des incivilités : « Les incivilités sont quotidiennes malheureusement dans les transports aujourd’hui » (sic). Quelques jours auparavant, Libération décrochait le pompon en publiant le 30 juin une tribune intitulée « Lutter contre la haine antimusulmane ». Rideau.
PS : parmi les quatre noms incriminés, deux d’entre eux nient les faits. Il appartiendra à la justice de trancher.
Sur le même registre, voir notre article sur Thomas, la victime blanche qui n’intéresse pas les médias