Vous n’auriez pas un ou deux euros ? C’est pour pouvoir payer ma chambre et rester propre. Cette demande – familière aux utilisateurs du métro parisien – peut paraître modeste à un autre Parisien (le quotidien) qui vient de recevoir 65M€ de la part de LVMH son propriétaire.
Plus de comptes depuis 2017
Le quotidien a été racheté fin 2015 par LVMH. Marie-Odile Amaury souhaitait que son groupe se concentre sur le quotidien sportif L’Équipe en se désengageant d’un centre de pertes et d’un titre dont les ventes en kiosque s’érodaient alors qu’il était quasiment absent du secteur numérique. Le journal ne publie plus de comptes depuis 2017.
Mais 48M€ de pertes en 2020
C’est une enquête de la Lettre A qui avait révélé quasi 50M€ de pertes en 2020, pertes sans doute réduites en 2021 et 2022 mais non inférieures à 10M€ par an. D’autant qu’il a fallu financer un plan de licenciements intervenu fin 2020 et sans compter les pertes du réseau de portage cédé à un imprimeur.
238M€ injectés au total
Faisons les comptes (source Lettre A) : 91M€ pour racheter le titre en 2015, plus les recapitalisations intervenues dont la dernière de 65M€, nous arrivons à un total de 238M€. Ce qui permet à Arnault de se poser en ange gardien de la presse écrite.
Au même moment, le groupe Les Échos/Le Parisien est le premier bénéficiaire des aides de l’État avec pas loin de 17M€ de subventions en 2020. Certains diront que c’est un juste retour des choses, le groupe de presse d’Arnault soutenant avec ferveur Emmanuel Macron qui ne doit pas voir d’un mauvais œil les affaires de LVMH. Et puis 238€ c’est moins de 5% du bénéfice semestriel de LVMH en 2022. Une bonne affaire finalement si on en a les moyens.