Le jeu de Monopoly entre Bernard Arnault pour les dépouilles de Lagardère se poursuit. Bolloré croquera-t-il Europe 1, Arnault va-t-il se contenter du JDD et de Paris Match ? L’Élysée va-t-il intervenir ? Entretemps le groupe Bertelsmann veut se séparer de RTL et de M6 en France.
Berteslmann, être le numéro 1 ou rien
L’allemand roi en son pays ne veut plus être numéro deux ou trois ou pire dans un pays. M6 se porte bien, très bien même financièrement, mais n’est que numéro quatre en France derrière TF1, France Télévisions et le groupe Canal+. RTL se défend bien mais est attaqué par Radio France et relégué au rang de numéro deux.
Berteslmann c’est plus de 120.000 collaborateurs et quasi 18 milliards d’euros de chiffre d’affaires. C’est aussi la conviction que pour lutter contre les Amazon, Netflix et autres Disney, une forte position nationale est indispensable.
Cessions et législation
Dans cet esprit la branche presse de Bertelsmann vient de céder le groupe Prisma en France à Vivendi de Bolloré. Ce qui ne veut pas dire que le groupe allemand n’investit pas ailleurs. Il vient de racheter l’éditeur américain Simon & Schuster pour l’intégrer à sa propre filiale Penguin Random House (rachetée en 2013 et intégrée en 2020) pour un peu plus de 2 milliards de dollars, tout en investissant dans l’imprimerie aux USA.
Mais qui pourrait racheter M6/RTL ? La législation européenne dispose d’une disposition de protection de la concurrence qui interdit de fait à TF1 ou Canal+ de racheter M6 ou alors au prix de cessions d’autres actifs. Au même moment, Patrick Drahi envoie des signes discrets mais répétés pour signifier son désir de se consacrer à ses activités de téléphonie mobile et de se séparer du groupe BFM. Chacun l’aura compris, les grandes manœuvres sont en route, juste avant l’élection présidentielle de mai 2022 en France. À suivre.