Ils ont annoncé leurs adieux les uns après les autres : une vague de départ inédite est en cours sur la chaîne d’information en continu BFMTV.
C’est un article du Parisien qui l’a annoncé, le 13 octobre 2024 : le directeur de la rédaction de BMFTV ainsi que « d’autres cadres essentiels » de la chaîne vont quitter le navire.
La perpétuation de la saignée
Déjà, à la fin du mois de septembre, certaines figures emblématiques ont quitté la chaîne : le directeur de l’information, Hervé Béroud, et le directeur général de la chaîne, Marc-Olivier Fogiel, ont fait leurs adieux à BFMTV. Ils ont été remplacés par Jean-Philippe Baille, qui occupe le poste de directeur général délégué à l’information de RMC BFM et Fabien Namias, ancien DG adjoint de LCI devenu directeur général de BFMTV. L’annonce de ce départ avait été faite à la fin du mois de juillet 2024 ; elle en suivait une autre : celle du départ, à la direction d’Altice Media, d’Arthur Dreyfuss, annoncé le 2 juillet 2024 juste après l’officialisation du rachat du groupe par le milliardaire Rodolphe Saadé. Dreyfuss avait été remplacé dans la foulée par l’ancien patron de M6, Nicolas de Tavernost.
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La « débandade » en marche
Lundi 14 octobre, c’était donc au tour de Philippe Corbé, directeur de la rédaction, de confirmer son départ de la chaîne info. Son annonce a été suivie de près par celle de son adjoint, Nicolas Marut, et de Julien Mielcarek, directeur délégué à l’information digitale de BFM et RMC. Le directeur général de BFMTV a annoncé regretter « les décisions de Philippe Corbé et Nicolas Marut, qui ont fait un travail remarquable et sur lesquels je comptais m’appuyer » avant d’ajouter : « avec la clause de cession, il y a des départs, et il y en aura d’autres ». Fabien Namias semble donc estimer que la vague de départs continuera jusqu’au 31 mai 2025, date à laquelle s’arrêtera cette disposition exceptionnelle. À la rédaction, on parle d’une véritable « débandade ».
Derrière le prétexte « clause de cession », une différence de fond ?
Pour certains intéressés, ce prétexte de la clause de cession ne tient pas et c’est à une différence de fond qu’on devrait cette vague de départ inédite. C’est à un portrait consacré à Rachida Dati qu’on devrait le litige entre Philippe Corbé et la direction. Ledit portrait, qui devait être programmé dans l’émission Ligne rouge, n’aurait pas été du goût du ministre de la Culture qui aurait fait pression auprès de l’actionnaire pour qu’il ne paraisse pas. Une pression qui n’est pas sans rappeler celle que le journal La Provence avait subi après avoir diffusé une Une hostile au président de la République, qui avait valu au directeur de la rédaction en chef du quotidien régionale une tentative de mise à pied. Repoussé une première fois au printemps, le portrait de Dati a été décalé une seconde fois après la dissolution mais néanmoins diffusé. La SDJ, qui se dit avoir été « avertie de possibles pressions politiques sur l’actionnaire pour que ce « long format » sur Rachida Dati ne soit pas diffusé », indique qu’elle « demandera des explications à la direction lors d’un comité éditorial convoqué ce jeudi ».
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