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Brice Couturier fustige le « Parti des médias »

25 août 2016

Temps de lecture : 2 minutes
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Brice Couturier fustige le « Parti des médias »

Temps de lecture : 2 minutes

Dans un long entretien au FigaroVox, l’ancien chroniqueur de la matinale de France Culture (et ancien tôlier de la station) est revenu sur ses expériences mais aussi sur l’état actuel de la profession de journaliste.

Et autant dire que celui qui est entré à France Cul­ture en 2002 n’a pas gardé sa langue dans sa poche. Certes ce dernier jouis­sait d’une cer­taine lib­erté de ton à l’an­tenne, mais il fal­lait alors ensuite que l’in­vité ait le dernier mot. « J’ap­pa­rais­sais ain­si comme un trublion qu’on sort de sa boîte, afin de provo­quer un peu, mais qu’on s’empresse de faire taire lorsqu’il a joué son rôle afin que tout ren­tre dans l’or­dre », a‑t-il commenté.

Con­cer­nant ce qu’il nomme, à la suite de Mar­cel Gauchet, le « Par­ti des médias », il le juge « aveuglé par ses bons sen­ti­ments, préfère nous abreuver de petites nou­velles insignifi­antes, d’une part, de ses grandes indig­na­tions » alors même que « l’is­lamisme poli­tique » est « entré en phase de con­quête du monde ». Aus­si, « chaque fois que le dis­cours lénifi­ant sur le “vivre-ensem­ble” est con­tred­it par des faits, (les médias) font l’ob­jet d’un remon­tage. Com­bi­en d’at­ten­tats islamistes ont été requal­i­fiés en “actes com­mis par un déséquili­bré”? », interroge-t-il.

Se revendi­quant de Ray­mond Aron, un homme qui « savait dis­cern­er, en his­to­rien, les ten­dances pro­fondes, celles qui allaient mod­i­fi­er les rap­ports de force, redessin­er la carte, décider du mou­ve­ment de l’his­toire », Brice Cou­turi­er fustige ses con­frères qui « passent leur temps à guet­ter le fil de l’AFP » et à traiter l’in­for­ma­tion sans aucun recul ni aucune pro­fondeur. Une manière de tra­vailler, très répan­due aujour­d’hui dans les grands médias en quête d’au­di­ence sur le web, qui ne con­tribue qu’à « figer le débat ».

Enfin, le chroniqueur déplore les ten­ta­tives de diver­sion effec­tuées par les médias, comme lorsque l’on braque tous les pro­jecteurs sur « Nuit Debout », un mou­ve­ment de « bobos » qui n’a finale­ment débouché sur rien. Cela s’ex­plique, selon lui, par le fait que le Par­ti des médias « rêve de l’ar­rivée au pou­voir d’une “vraie gauche de gauche” ». Ou com­ment les utopies per­son­nelles et l’idéolo­gie l’emportent sur la réalité.

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