Même en été, nos frais fixes (webmestre, serveur, logiciels, etc) ne diminuent pas et nos recettes sur juin-juillet sont inférieures à 1800 €. Un déficit prévisible de 4000 € sur la période, appelé à s’aggraver en août.
L’appel aux dons lancé hier nous a apporté… un don de 50 € dont nous remercions bien vivement son auteur qui se reconnaîtra. Tout don quelque soit son montant donne droit à une de nos brochures numériques.
Vous trouverez ci-dessous les premières pages de notre brochure numérique sur la commission Bronner, créée par Emmanuel Macron peu avant les élections, afin de renforcer la censure à l’ère du numérique.
Tout don à partir de 50 € donne droit à une de nos brochures papier. Tout don à partir de 100 € donne droit à notre livre sur Viktor Orbán les raisons d’un succès. Le tout avec un reçu fiscal de 66% du montant de votre don.
Pour nous aider à vous informer sur ceux qui vous informent cliquez ici.
Vous pouvez aussi envoyer un chèque à l’ordre de l’OJIM, 48 boulevard de la Bastille 75012 Paris. D’avance merci
Claude Chollet
Observatoire du journalisme (Ojim)
Président
La commission Bronner, une commission Potemkine
Quand Catherine de Russie voyageait hors de Moscou, son premier ministre Potemkine faisait bâtir des villages fictifs sur son parcours, qui ensuite ont pris son nom pour désigner une entreprise où la fiction remplace le réel. C’est un peu ce qui se passe avec la commission Bronner, créée pour lutter contre la désinformation. Sous couvert de recherche de la vérité, la commission Bronner de par sa composition, est un « Potemkine de l’information ».
Une création d’Emmanuel Macron
La pandémie a accentué la défiance, déjà ancienne, d’une partie non négligeable des Français envers les médias mainstream. Un phénomène si important que certains observateurs y ont vu une épidémie de fake news.
En réponse, le 29 septembre 2021, Emmanuel Macron convoque une commission, présidée par Gérald Bronner, chargée de faire l’état des lieux de l’impact d’Internet sur la démocratie et de proposer des solutions pour lutter contre la désinformation. Après le retour de la loi Avia et la création de l’ARCOM, l’exécutif chercherait-il des moyens supplémentaires pour contrôler l’information en France ?
Le rapport de la commission Bronner, intitulé pompeusement « Les lumières à l’heure du numérique », était attendu. Avant même le début de ces travaux, certains profils faisaient déjà polémique, à commencer par celui de Bronner lui-même, déjà pointé du doigt à deux reprises pour avoir colporté de fausses informations dans deux de ses ouvrages.
À cela, il faut ajouter la démission de Guy Vallancier, chirurgien ayant nié les effets nocifs du Mediator.
La Fondation Descartes en première ligne
Ce n’est pas la présentation des membres, au début du rapport, qui risque de faire taire les polémiques. En effet, si l’ensemble des membres sont bien cités, toutes leurs activités ne le sont pas. Cela commence avec Bronner lui-même. S’il est bien précisé qu’il appartient à l’académie nationale de médecine, à l’Institut universitaire de France, à l’association des technologies, ainsi qu’au comité de rédaction de la revue L’Année sociologique, il n’est pas dit qu’il occupe également les fonctions de président du conseil scientifique de la Fondation Descartes, et qu’il siège au conseil d’administration de cette même Fondation. Une « erreur », qui figure également dans la présentation de Frédérick Douzet, spécialiste des enjeux géopolitiques du cyberespace, qui figure elle aussi au conseil scientifique de la Fondation Descartes. Le seul membre déclaré comme étant membre de l’organisme est Laurent Cordonier, qui y est directeur de recherche. Nous observons donc une importance de la Fondation Descartes, renforcée par le rôle de Bronner en tant que président de la commission. Sur son site, la Fondation Descartes se définit comme « une fondation citoyenne, apartisane, indépendante et européenne, dédiée aux problématiques liées à l’information et au débat public. »
Notons l’éventuelle contradiction qui peut apparaître entre la volonté d’européaniser la fondation et celle de rester apartisan. La page d’accueil du site relaye une intervention de Rudy Reichstadt, autre expert de la commission.
Jean Jaurès après Descartes
Ces deux présentations ne sont pas les seules à être incomplètes. Celle de Iannis Roder réserve aussi des surprises. Notons d’abord qu’il est directeur de l’Observatoire de l’éducation de la fondation Jean Jaurès, « think-thank progressiste » selon son site, créé en 1982 par Pierre Mauroy. Cette structure, très proche du Parti socialiste, a participé au lancement de la campagne d’Anne Hidalgo. Il est également précisé que Rodder siège au Conseil des sages de la laïcité, organe créé par le ministère de l’Éducation nationale afin de veiller au respect de la laïcité dans le milieu scolaire. Mais nous ne voyons nulle part qu’il est président de l’Observatoire du conspirationnisme, association éditrice de Conspiracy Watch, présidée par Rudy Reichstadt. À propos de cette association, ajoutons que la collaboratrice déclarée de Reichstadt, Valérie Igounet, siège à la DILCRAH depuis 2019. Enfin, Rodder est aussi responsable des formations du mémorial de la Shoah. Si cette responsabilité est citée, en revanche, il n’est pas précisé qu’à ce titre, il siège au conseil scientifique de la DILCRAH.
Nous parlions de la Fondation Jean Jaurès, citons la présentation d’Anne Muxel. Elle est directrice de recherche en sociologie et en sciences politiques au CNRS, mais elle est également membre du conseil d’administration de la Fondation Jean Jaurès, où officie un autre commissaire. Nous pouvons à l’occasion citer deux autres chercheurs du CNRS, Annette Wieviorka, historienne de la Shoah, et Roland Cayrol, fondateur de l’institut de sondage Harris-Interactive. Ajoutons, concernant Annette Wieviorka, que son frère Michel Wieviorka siège au conseil scientifique de la DILCRAH, comme Rodder. Nous avons donc trois commissaires ayant des liens avec la DILCRAH, officine gouvernementale flirtant avec la police de la pensée. Soyons sûrs que nos experts auront les moyens législatifs de leurs ambitions.
Pour lire la suite (PDF), faire un don (montant libre) : ojim.fr/faireundon/