Alors que son rival Konbini bat de l’aile et a fermé ses bureaux en Angleterre et aux États-Unis, Brut, dont nous soulignions le lancement réussi dans un article de 2019, ne cesse de s’étoffer.
Des sous pour les anciens de Canal+
Renaud Le Van Kim, Guillaume Lacroix, Laurent Lucas, Roger Coste, Claire Basini, fondateurs ou cadres exécutifs de Brut viennent tous de Canal+. De bonnes fées financières se sont portées sur le berceau du jeune média. 46M€ levés en 2018/2019 avec du beau monde : Artémis (famille Pinault), Xavier Niel, la BPI, Luc Besson et un certain nombre de fonds (individuels, family offices, investisseurs) principalement venant des États-Unis ou liés au continent américain.
Et de solides soutiens
Faire partie du sérail offre quelques avantages, selon La Lettre A, que nous citons :
« Brut a également bénéficié du soutien de plusieurs dirigeants de médias et de contenus dès 2016, dont celui de Delphine Ernotte PDG de France Télévisions. Le groupe audiovisuel public a assuré sa régie publicitaire et diffusé des contenus de sa verticale sport sur la chaîne France info. Brut s’est également largement appuyé sur Laurent Solly et Édouard Braud respectivement patron de Facebook en France et responsable des partenariats médias ».
L’appui de Solly, ex Sarko boy et maître des tuyaux de Facebook en France, a permis également de bénéficier d’une meilleure visibilité dans le continent nord-américain.
Et un livre attrape tout
Le média vient de publier son premier livre Brut. 100 actions, changer le monde. 500 pages, pour changer le monde ce n’est pas trop. Abondamment promu sur Facebook, le clip de moins d’une minute vaut le détour et représente un concentré des « bonnes causes gnan-gnan » auxquelles une jeunesse décérébrée (c’est la cible mondiale) pourrait être sensible. Pêle-mêle on va changer le monde (et gagner de solides revenus au passage) en s’associant aux luttes autour de (liste non limitative) : le climat (on le sauve), la précarité menstruelle (on est contre), la maltraitance animale (toujours contre), les écoliers défavorisés (on les aide), le handicap (contre aussi), le gaspillage alimentaire (on évite), la biodiversité (on est pour) etc. On pourrait sans doute ajouter la maladie (contre), la mort (tout à fait contre), la haine (c’est vilain), l’amour (ah l’amour, toujours l’amour). Un catalogue de bons sentiments à la portée du cerveau primaire d’un adulescent poisson rouge un peu anorexique et retardé mental. Pour 17,50 €, le poisson rouge en a pour son argent.