Après le traumatisme de l’élection de Donald Trump, les médias et les politiques n’ont plus qu’une obsession en tête : les « fake news », jugées responsables de ce petit imprévu électoral ainsi que de la montée des « extrêmes ».
Aussi, les médias traditionnels en perte de vitesse (qu’il s’agisse des audiences ou des ventes, pour la presse papier) redoutent par-dessus tout le succès des sites de réinformation sur internet, tout comme l’effet des réseaux sociaux.
Dernier signe d’inquiétude en date, Bruxelles vient de sommer Facebook et les autres réseaux sociaux de « prendre une position plus forte » contre les « fausses informations ». « Je suis très préoccupé comme tout le monde au sujet des fausses informations, surtout après les élections aux États-Unis », a déclaré le commissaire européen chargé du marché unique numérique Andrus Ansip. Au-delà de l’avertissement, l’Union Européenne compte bien sévir : « Je crois vraiment aux mesures d’autoréglementation, mais si des clarifications sont à faire, nous serons prêts à les faire. »
De son côté, Facebook a annoncé la mise en place d’un système de filtre pour les contenus suspects. « Nous testons plusieurs façons de rendre plus facile le signalement de fausses informations, ce que vous pouvez faire en cliquant sur le coin supérieur droit d’un message. Nous comptons beaucoup sur notre communauté pour obtenir de l’aide sur cette question… », a déclaré la plate-forme. Une manière comme une autre d’inviter ses utilisateurs à la délation…
Outre les principes douteux du procédé, le fait qu’un réseau social décide quelle information est « vraie » ou « fausse » relève de la naïveté affligeante et pose bien des questions, notamment celles de savoir qui seront les principales cibles de cette vigilance et quelle sera le degré idéologique de cette vigilance. Question subsidiaire enfin : les médias traditionnels devront-ils également rendre des comptes sur la fiabilité de leurs informations ?
Crédit photo : Glyn Lowe via Flickr (cc)