EMFA ? Ensemble le Mouvement Féministe de l’Avenir, Espérance la Mutuelle Française des Anciens ? Vous n’y êtes pas du tout, c’est le European Media Freedom Act (en anglais de Bruxelles) qui prétend lutter pour le pluralisme des médias, tout en annonçant le contraire.
RSF à l’initiative
Reporters sans frontières, autrefois ferme défenseur des libertés des journalistes et devenu une officine libérale libertaire, est pour. C’est normal, ils sont en partie à l’origine de l’idée de cette législation qui devrait compléter les législations nationales. Du moins dans un premier temps, car il y a fort à parier que dans un second temps chaque nation devra s’y conformer.
Du côté des journalistes, la FEJ (Fédération Européenne des Journalistes) qui rassemblerait quelques 70 organisations syndicales dans l’UE et d’autres pays est également en faveur de la législation. Les éditeurs sont plus que réservés.
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Un contenu encore flou mais déjà inquiétant
Thierry Breton, commissaire au marché intérieur à Bruxelles comme la très libérale libertaire vice-présidente de l’U.E. Vera Jouvova, sont formels : cette législation dans leur esprit devrait répondre à la pseudo-mainmise de Viktor Orbán sur les médias publics hongrois et celle de ses soutiens sur les médias privés du pays, ainsi qu’au pseudo-muselage des médias polonais publics et privés. Alors qu’en France comme en Allemagne les médias sont à 90% dans le camp libéral libertaire monocolore et qu’en Hongrie ou en Pologne l’équilibre entre pouvoir et opposition est à 50/50 ou 40/60 pour l’un ou l’autre camp, assurant un véritable pluralisme.
En particulier, l’article 17 obligerait les plates-formes numériques à prévenir les médias lorsqu’elles entreprennent de retirer leurs contenus, une disposition en sus du Digital Services Act (DSA) qui les oblige déjà à agir contre les contenus illicites. Une sorte de double guillotine, un post qui « ne correspond pas aux critères de la communauté » est mis sous contrôle (avec un avertissement) ou supprimé et en sus s’il avait été la source d’une information reprise par un média classique celui-ci devra corriger son information et mettre la source sur une liste noire. Un méga ministère de l’information, format Bruxelles.
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