Jonah Peretti, patron de Buzzfeed, l’a annoncé : son site ne diffusera pas de publicités pour la campagne électorale de Donald Trump.
Invoquant une raison bidon, celui-ci a rompu le contrat publicitaire qu’il avait passé avec le comité national des Républicains. En cause : « La campagne de Trump est directement opposée à la liberté de nos employés aux États-Unis et partout dans le monde, et dans certains cas, comme avec sa proposition d’interdire les musulmans de voyager aux États-Unis, il serait impossible pour nos employés de faire leur travail. »
Point d’idéologie donc, mais une simple stratégie d’entreprise. « Nous n’avons pas besoin et nous n’attendons pas d’être d’accord avec les positions ou les valeurs de nos annonceurs », a d’ailleurs expliqué Peretti. Vraiment ? Car en annulant cet accord, Buzzfeed s’assoit tout de même sur la coquette somme de 1,3 million de dollars.
Mais le patron du média en ligne va plus loin. Ainsi, « dans certains cas nous devons faire des entorses à nos affaires : nous ne publions pas de publicité pour la cigarette parce que c’est dangereux pour la santé, c’est exactement pour la même raison que nous n’accepterons pas les publicités pour Trump », a‑t-il précisé. Selon son raisonnement, Trump serait ainsi aussi nuisible à la santé de ses lecteurs qu’une consommation quotidienne de cigarette…
Une décision qui prend la forme d’une véritable mesure de santé publique ! En décembre dernier, Ben Smith, rédacteur en chef de Buzzfeed, avait lui-aussi montré toute l’étendue de sa déontologie journalistique à l’égard du candidat Républicain. Auprès de sa rédaction, il avait donné son feu vert pour que Trump soit ouvertement qualifié de « raciste » et de « menteur » sur les réseaux sociaux car, disait-il, ces qualificatifs sont fondés.
Lors d’une récente conférence de presse, Donald Trump a assuré qu’en cas d’élection à la Maison Blanche, il continuerait de s’en prendre à une presse militante « incroyablement malhonnête ». Il n’imaginait pas encore que ladite presse, inquiète de son statut de favori, irait jusqu’à comparer sa progression au fléau du tabagisme…