Le 9 janvier 2025 l’émission C ce soir, sur France 5, s’est — à son corps défendant ? — mise à ressembler à une émission de débats.
Ce qu’elle prétend être depuis sa création mais sans jamais y parvenir, en invitant régulièrement des personnes pensant à peu près la même chose, parfois avec un intervenant différent mais qui se fait rapidement laminer. C’est la raison de sa présence. Pourtant, ce soir-là, Fabrice Epelboin, enseignant à Sciences-Po, a échappé à la règle.
Ce qui s’est passé ?
Jean Kast le raconte sur Boulevard Voltaire :
« Entrepreneur du numérique et spécialiste des médias sociaux, Fabrice Epelboin était présent sur le plateau pour évoquer le « nouvel empire » fondé par Elon Musk (l’obsession actuelle de tous les médias français, ndlr) et les dangers que ferait peser le réseau social X sur la démocratie ».
Jusque-là, rien que de très normal dans cette émission dont l’objet est de traquer le « mal ».
Prise de parole de Fabrice Epelboin
Cependant, ainsi que le précise Jean Kast, le plateau est surpris et même sidéré par la prise de parole inattendue de Fabrice Epelboin. Ce dernier en a profité « pour rappeler devant un parterre d’intervenants bouche bée que Twitter était devenu « un objet de censure » bien avant son rachat par Elon Musk, sous l’action d’une gauche déterminée à réduire au silence ses opposants. ».
Epelboin a même osé :
« Il faut se replonger dans les Twitter Files. L’administration et le FBI étaient en train d’instrumentaliser la théorie du RussiaGate de façon à pointer du doigt des gens désignés comme des agents russes (…). Cela a donné lieu à l’éradication des républicains sur les réseaux sociaux. Ce sont les démocrates qui ont instrumentalisé le FBI et cela représente une violation du Premier Amendement, ce qui est quelque chose d’excessivement grave pour les Américains. »
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Fabrice Epelboin n’y est pas allé avec le dos de la cuillère et l’émission de « débats » qui devait visiblement tranquillement s’échiner à frapper sur Elon Musk a pris, à ce moment-là, une tournure pour le moins imprévue.
Epelboin enfonce le clou en affirmant que la censure démocrate ne surprend pas côté européen puisque « la censure » est habituelle de ce côté de l’Atlantique, qu’elle est « ancrée dans les moeurs ». Karim Rissouli a beau essayer d’empêcher son interlocuteur de développer ses arguments ou plus simplement de les réorienter, il n’y parvient pas. Il est sidéré. Ce qu’il entend ? Qu’à l’époque de Twitter, les démocrates censuraient et fermaient les comptes de leurs opposants (Epelboin parle « d’extermination »), avec l’aide de la Silicon Valley, que sous ces mêmes démocrates, forcément, il n’y avait que 30 % de comptes républicains alors que maintenant, sur X, c’est du 50/50, que nombre de personnalités démocrates de la BigTech, dont l’inventeur du navigateur internet, pour beaucoup à la suite d’une réunion avec l’État-major démocrate au sujet de l’Intelligence Artificielle, où les idées exprimées pourraient faire basculer dans 1984, se sont alors précipitées chez Trump…
Un plateau estomaqué mais une riposte tardive
Les autres invités et Rissouli regardent Fabrice Epelboin, les yeux ébahis. Un silence pesant s’est installé, chaque jette des regards furtifs à l’animateur comme pour l’appeler au secours : c’est en effet la catastrophe, vu depuis la citadelle C ce soir : un avis totalement divergeant s’exprime sur la liberté d’expression, sur qui censure, sur Trump, sur les démocrates, sur Elon Musk, sur la BigTech… En effet, le thème de l’émission était « Trump et Musk, jusqu’où iront-ils ? ». Les visages en particulier de Thomas Snégaroff, Nathan Devers et Karim Rissouli font peine à voir tant ils viennent d’être expulsés de leur ligne de confort. Ils ne réagissent cependant pas vraiment tant l’effet de surprise est grand.
La réaction met quelques jours à se manifester. Le professeur de Sciences-Po Thomas Huchon se rend sur LCI afin de porter la « parole vraie » et de démonter « une fake news » (il serait un spécialiste du domaine). Extrait :
« On a un énorme problème avec monsieur Epelboin, vraiment, je vous le dis. Tout ce qu’il a dit, cette semaine, dans une émission de service public… Je ne comprends pas qu’on le laisse dire des choses pareilles. »
Évidemment que Monsieur Huchon ne comprenne pas qu’on laisse faire… Pourtant, ce qui a été dit par Fabrice Epelboin ce soir-là, sur les pressions exercées par les démocrates, dont le président Biden, afin de supprimer des tonnes de comptes ou d’empêcher des comptes Facebook d’évoquer les errements et corruptions du fils du président, une fermeture massive de comptes dits de droite qui est tout de même indiscutable, à commencer par celui de l’ancien (et maintenant nouveau) président Trump, est clairement avéré. Tout comme le rôle joué par le FBI.
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