Bruce Toussaint présente C dans l’air, émission de France 5, le vendredi et le samedi à 17h45. La semaine, il officie dès 8h30 dans Toussaint-Aphatie sur France Info. Du lundi au jeudi, C dans l’air est confiée à Caroline Roux. L’émission doit avoir besoin d’un peu de promotion car jeudi 26 octobre 2017, une petite sauterie matinale entre potes du service public nous expliquait toute cette « poterie » en direct. Sur l’antenne de France Info, croissants payés par les contribuables.
Petit déjeuner chez Célyne Baÿt-Darcourt
Ce jeudi 26 octobre, il est 9h22. C’est l’heure de Infos médias. À la suite des informations quotidiennes concernant les médias en général, Célyne Baÿt-Darcourt reçoit son invitée : Caroline Roux. Après un hommage appuyé à Yves Calvi, « inventeur » de C dans l’air, Caroline Roux explique que si elle et Bruce Toussaint ont été « adoptés » par les téléspectateurs, c’est parce qu’ils ont gardé ce qui existait, « les experts par exemple », et qu’ils n’ont pas « bougé les meubles ». Intervention de Célyne Baÿt-Darcourt : « Il y a plus de femmes depuis que vous êtes là ». Inévitable en ce mois de #BalanceTonPorc. L’émission a du succès : « 1,3 millions de téléspectateurs depuis la rentrée, record à 1,5 millions début octobre ». Conversation ? Sans oublier que nous sommes sur France info, radio du service public :
Célyne : « vous avez douté en succédant à Yves Calvi »
Caroline : « Oui, je doute toujours, hein, ça c’est l’histoire de ma vie »
Célyne : « ah… c’est un peu l’histoire de tout le monde »
Caroline : « Bien sûr que j’ai douté, bien sûr. En revanche, j’avais une certitude. Moi j’ai été élevée par Jérôme Bellay, par Yves Calvi. J’ai commencé à travailler avec eux (…) Il y avait quelque chose qui est du registre de l’héritage ».
Pas de doute, Caroline, sur sa capacité à présenter l’émission. Uniquement sur l’acceptation de sa personnalité ou non par les téléspectateurs fidèles de C dans l’air. « Cela a gâché mes vacances », dit-elle. Mais c’est fini. Ouf ! L’auditeur a craint le pire.
Et Bruce vint
Il n’est pas loin, Bruce. On est en plein dans sa matinale, avec Aphatie, là où il invite sa copine et collègue de C dans l’air, histoire de donner un petit coup de publicité à sa propre émission de France 5, pendant son autre émission de France info. Les médias des citoyens, en somme. Mais avant, insistance liée à l’actualité : « Vous avez apporté plus de femmes sur le plateau, cela vient de vous ? ». Réponse : « Alors, ça, c’est vrai que c’est un combat, parce que c’est un combat et parce que c’est pas facile, et que vous êtes bien placées ici pour le savoir que parfois quand on va chercher de l’expertise, on trouve parfois des costumes cravates et les choses sont en train de changer, donc au quotidien on fait en sorte d’avoir des plateaux pas toujours paritaires hein je dois l’admettre mais en revanche avec plus de femmes, on fait également attention à équilibrer les plateaux sur les points de vue. C’est vrai qu’on essaie de faire monter des opinions un petit peu différentes… ». Notons que pour le moment les trois journalistes qui sont dans le studio sont des femmes. Et que Caroline Roux ne paraît pas imaginer qu’un « costume cravate » puisse être un vêtement féminin, aspect qui pourrait être signalé au Ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes. Comme si le costume cravate était nécessairement un habit masculin, on craint une intervention du médiateur. D’autant qu’aucune des individu(e)s non genré.e.s de type féminin présent(e)s dans le studio ne relève le point. C’est trop tard : Bruce Toussaint entre dans le studio. Et chacun fait comme s’il venait spécialement, lui qui travaille pourtant à cet endroit même chaque matin. Moment touchant d’amitié entre Caroline et Bruce. « On se parle beaucoup, il y a une vraie gamberge, on se raconte beaucoup notre expérience… ». Bruce insiste sur l’autorité et l’expérience de Caroline Roux. Humour : « J’appelle ma mère le matin, et Bruce ! ». La question revient sur l’émission, le choix des sujets : explications de Caroline Roux. Donc : « Et par exemple, vous connaissez le sujet de C dans l’air de ce soir ? ». Présentation. Il faut tout de même que la rencontre du matin déplace les auditeurs vers France 5, ce qui n’empêche pas Caroline Roux de placer une petite publicité pour son autre émission, Les Quatre Vérités le matin sur France 2 dans Télématin. C’est pour cela qu’elle est essoufflée, elle en vient. Le taxi, c’est la course.
Bien sûr, C dans l’air remplit son « cahier des charges » officiel : être une émission en lien direct avec l’actualité. Durant la semaine du 23 au 27 octobre, les thèmes retenus étaient : « Macron/Hollande, la guerre des présidents », « Beurre, pourquoi la pénurie », « Glyphosate : pourquoi l’Europe tergiverse », « Macron : nouveau parti, vieilles méthodes ? », « Catalogne, le divorce et le chaos ». Il est tout aussi vrai que des « experts » sont convoqués et donnent leur avis sur les sujets choisis. La question se pose alors : durant la diffusion de C dans l’air, pourquoi l’auditeur a‑t-il ce même sentiment qu’en écoutant l’émission Info média du 26 octobre 2017 avec Caroline Roux ? Parce que les « avis différents » tels qu’imaginés par les journalistes des médias officiels sont si proches, parce que les différences sont si ténues. Si des visions réellement différentes du monde se confrontaient dans C dans l’air, ce serait une révolution sur les plateaux de télévision, et cela se saurait non ?