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C dans l’air de Bruce Toussaint/Caroline Roux : de l’art du copinage

1 novembre 2017

Temps de lecture : 5 minutes
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C dans l’air de Bruce Toussaint/Caroline Roux : de l’art du copinage

Temps de lecture : 5 minutes

Bruce Toussaint présente C dans l’air, émission de France 5, le vendredi et le samedi à 17h45. La semaine, il officie dès 8h30 dans Toussaint-Aphatie sur France Info. Du lundi au jeudi, C dans l’air est confiée à Caroline Roux. L’émission doit avoir besoin d’un peu de promotion car jeudi 26 octobre 2017, une petite sauterie matinale entre potes du service public nous expliquait toute cette « poterie » en direct. Sur l’antenne de France Info, croissants payés par les contribuables.

Petit déjeuner chez Célyne Baÿt-Darcourt

Ce jeu­di 26 octo­bre, il est 9h22. C’est l’heure de Infos médias. À la suite des infor­ma­tions quo­ti­di­ennes con­cer­nant les médias en général, Célyne Baÿt-Dar­court reçoit son invitée : Car­o­line Roux. Après un hom­mage appuyé à Yves Calvi, « inven­teur » de C dans l’air, Car­o­line Roux explique que si elle et Bruce Tou­s­saint ont été « adop­tés » par les téléspec­ta­teurs, c’est parce qu’ils ont gardé ce qui exis­tait, « les experts par exem­ple », et qu’ils n’ont pas « bougé les meubles ». Inter­ven­tion de Célyne Baÿt-Dar­court : « Il y a plus de femmes depuis que vous êtes là ». Inévitable en ce mois de #Bal­ance­Ton­Porc. L’émission a du suc­cès : « 1,3 mil­lions de téléspec­ta­teurs depuis la ren­trée, record à 1,5 mil­lions début octo­bre ». Con­ver­sa­tion ? Sans oubli­er que nous sommes sur France info, radio du ser­vice public :

Célyne : « vous avez douté en suc­cé­dant à Yves Calvi »

Car­o­line : « Oui, je doute tou­jours, hein, ça c’est l’histoire de ma vie »

Célyne : « ah… c’est un peu l’histoire de tout le monde »

Car­o­line : « Bien sûr que j’ai douté, bien sûr. En revanche, j’avais une cer­ti­tude. Moi j’ai été élevée par Jérôme Bel­lay, par Yves Calvi. J’ai com­mencé à tra­vailler avec eux (…) Il y avait quelque chose qui est du reg­istre de l’héritage ».

Pas de doute, Car­o­line, sur sa capac­ité à présen­ter l’émission. Unique­ment sur l’acceptation de sa per­son­nal­ité ou non par les téléspec­ta­teurs fidèles de C dans l’air. « Cela a gâché mes vacances », dit-elle. Mais c’est fini. Ouf ! L’auditeur a craint le pire.

Et Bruce vint

Il n’est pas loin, Bruce. On est en plein dans sa mati­nale, avec Aphatie, là où il invite sa copine et col­lègue de C dans l’air, his­toire de don­ner un petit coup de pub­lic­ité à sa pro­pre émis­sion de France 5, pen­dant son autre émis­sion de France info. Les médias des citoyens, en somme. Mais avant, insis­tance liée à l’actualité : « Vous avez apporté plus de femmes sur le plateau, cela vient de vous ? ». Réponse : « Alors, ça, c’est vrai que c’est un com­bat, parce que c’est un com­bat et parce que c’est pas facile, et que vous êtes bien placées ici pour le savoir que par­fois quand on va chercher de l’expertise, on trou­ve par­fois des cos­tumes cra­vates et les choses sont en train de chang­er, donc au quo­ti­di­en on fait en sorte d’avoir des plateaux pas tou­jours par­i­taires hein je dois l’admettre mais en revanche avec plus de femmes, on fait égale­ment atten­tion à équili­br­er les plateaux sur les points de vue. C’est vrai qu’on essaie de faire mon­ter des opin­ions un petit peu dif­férentes… ». Notons que pour le moment les trois jour­nal­istes qui sont dans le stu­dio sont des femmes. Et que Car­o­line Roux ne paraît pas imag­in­er qu’un « cos­tume cra­vate » puisse être un vête­ment féminin, aspect qui pour­rait être sig­nalé au Min­istère de l’Égalité entre les femmes et les hommes. Comme si le cos­tume cra­vate était néces­saire­ment un habit mas­culin, on craint une inter­ven­tion du médi­a­teur. D’autant qu’aucune des individu(e)s non genré.e.s de type féminin présent(e)s dans le stu­dio ne relève le point. C’est trop tard : Bruce Tou­s­saint entre dans le stu­dio. Et cha­cun fait comme s’il venait spé­ciale­ment, lui qui tra­vaille pour­tant à cet endroit même chaque matin. Moment touchant d’amitié entre Car­o­line et Bruce. « On se par­le beau­coup, il y a une vraie gam­berge, on se racon­te beau­coup notre expéri­ence… ». Bruce insiste sur l’autorité et l’expérience de Car­o­line Roux. Humour : « J’appelle ma mère le matin, et Bruce ! ». La ques­tion revient sur l’émission, le choix des sujets : expli­ca­tions de Car­o­line Roux. Donc : « Et par exem­ple, vous con­nais­sez le sujet de C dans l’air de ce soir ? ». Présen­ta­tion. Il faut tout de même que la ren­con­tre du matin déplace les audi­teurs vers France 5, ce qui n’empêche pas Car­o­line Roux de plac­er une petite pub­lic­ité pour son autre émis­sion, Les Qua­tre Vérités le matin sur France 2 dans Télé­matin. C’est pour cela qu’elle est essouf­flée, elle en vient. Le taxi, c’est la course.

Bien sûr, C dans l’air rem­plit son « cahi­er des charges » offi­ciel : être une émis­sion en lien direct avec l’actualité. Durant la semaine du 23 au 27 octo­bre, les thèmes retenus étaient : « Macron/Hollande, la guerre des prési­dents », « Beurre, pourquoi la pénurie », « Glyphosate : pourquoi l’Europe ter­gi­verse », « Macron : nou­veau par­ti, vieilles méth­odes ? », « Cat­a­logne, le divorce et le chaos ». Il est tout aus­si vrai que des « experts » sont con­vo­qués et don­nent leur avis sur les sujets choi­sis. La ques­tion se pose alors : durant la dif­fu­sion de C dans l’air, pourquoi l’auditeur a‑t-il ce même sen­ti­ment qu’en écoutant l’émission Info média du 26 octo­bre 2017 avec Car­o­line Roux ? Parce que les « avis dif­férents » tels qu’imaginés par les jour­nal­istes des médias offi­ciels sont si proches, parce que les dif­férences sont si ténues. Si des visions réelle­ment dif­férentes du monde se con­frontaient dans C dans l’air, ce serait une révo­lu­tion sur les plateaux de télévi­sion, et cela se saurait non ?

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