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Callac, laboratoire du grand remplacement ? Revue de presse

30 décembre 2022

Temps de lecture : 7 minutes
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Callac, laboratoire du grand remplacement ? Revue de presse

Temps de lecture : 7 minutes

Pre­mière dif­fu­sion le 23/09/2022.

Callac est un petit village des Côtes d’Armor de 2 200 habitants comme il y en a tant en France. Le projet de riches mécènes d’y financer l’installation de nombreux migrants a braqué les projecteurs sur ce qui pourrait préfigurer une politique plus vaste de peuplement des campagnes françaises.

Dans la cou­ver­ture de ce pro­jet, on peut compter sur les médias de grand chemin pour van­ter les joies du vivre-ensem­ble, qui risquent désor­mais de con­cern­er d’autres ter­ri­toires que les villes et ban­lieues de l’immigration.

Callac, laboratoire des Diafoirus

Dans le malade imag­i­naire, Molière met en scène les Diafoirus père et fils, deux médecins char­la­tans, tou­jours prompts aux expéri­men­ta­tions les plus hasardeuses. Selon des organ­isa­teurs d’une man­i­fes­ta­tion organ­isée con­tre le pro­jet de peu­ple­ment de Callac par des migrants, inter­viewés par un jour­nal­iste du site Breizh Info, « cette ini­tia­tive est un véri­ta­ble lab­o­ra­toire bre­ton du Grand Rem­place­ment, qui, après avoir trans­for­mé nos grandes villes, va main­tenant s’attaquer à nos vil­lages ».

On con­nais­sait déjà les nom­breux échecs de l’intégration — ne par­lons même plus de l’assimilation — dans les ban­lieues de l’immigration. Nos Diafoirus aux com­man­des veu­lent désor­mais trans­planter ces expéri­ences mal­heureuses dans la France profonde.

Le jour­nal Le Télé­gramme se veut posi­tif et nous apprend plus pré­cisé­ment qu’il s’agit d’« une pre­mière en France, le pro­jet per­me­t­trait d’accueillir une cen­taine de réfugiés à Callac et de rénover plusieurs sites vacants de la com­mune. Il est porté à la fois par la munic­i­pal­ité de Callac et le fonds de dota­tion privé Mer­ci. Ce dernier a été, selon son site offi­ciel, crée en 2009 par un cou­ple d’entrepreneurs, Marie-France et Bernard Cohen ».

Cette volon­té de peu­ple­ment par des extra-Européens n’est pas une pre­mière à Callac. Dès 2017, Breizh Info nous appre­nait l’attribution de 5 loge­ments vides à des migrants clan­des­tins. Le pro­jet des rich­es mécènes et de la mairie mar­que un saut quan­ti­tatif : il s’agit désor­mais d’accueillir une cen­taine de migrants, voire bien plus, « un chiffre qui n’a pas été avancé par la mairie ou le Fonds de dota­tion », selon BFMTV.

Les médias de grand chemin, chevilles ouvrières du grand remplacement

Bien évidem­ment, ce pro­jet béné­fi­cie d’un accueil très favor­able de la part des médias de grand chemin pour lesquels l’immigration extra-européenne n’est jamais un problème.

Aujourd’hui en France est formel le 15 août : « Dans un cen­tre de la Bre­tagne vieil­lis­sant, le renou­velle­ment de la pop­u­la­tion est cru­cial ». Et sans tran­si­tion d’annoncer : « Il est prévu d’accueillir une quin­zaine de familles de réfugiés poli­tiques dans les dix ans à venir ».

Un jour­nal­iste du site Actu.fr est allé enquêter sur place. Par­mi toutes les per­son­nes inter­rogées dont les témoignages sont repro­duits dans un arti­cle pub­lié le 15 sep­tem­bre, une seule est réti­cente à ce pro­jet. La con­clu­sion de l’article est lais­sée à un ancien député ent­hou­si­aste : « C’est une véri­ta­ble chance, nous sommes en train de tourn­er une page de notre ter­ri­toire. Sans arrivées, sans nou­velles pop­u­la­tions, je ne suis pas cer­tain qu’on retrou­vera cette vital­ité que l’on attend ».

À la télévi­sion, TF1 a mis ses lunettes ros­es pour cou­vrir cette actu­al­ité : « Accueil de réfugiés : com­ment un vil­lage bre­ton entend faciliter l’intégration de familles ».

Sur Twit­ter, un inter­naute fait après avoir vu un reportage de la chaîne de télévi­sion sur l’implantation de migrants dans ce vil­lage de cen­tre Bre­tagne un con­stat que l’on peut faire pour de nom­breux autres médias :

Sur RMC le 17 sep­tem­bre, Péri­co Légasse, à l’instar de nom­breux autres peo­ple, s’enthousiasme ;

Des étrangers pour repe­u­pler les cam­pagnes ? « C’est une for­mi­da­ble idée, on peut leur allouer un lopin de terre et en faire des paysans. C’est l’avenir de notre rural­ité ».

Un dis­cours qui a trou­vé un écho favor­able dans les plus hauts som­mets de l’État : le 15 sep­tem­bre, Emmanuel Macron annonçait la répar­ti­tion prochaine de migrants dans les cam­pagnes française, pour faire face à la « tran­si­tion démo­graphique » et amélior­er leur inser­tion, nous appre­nait un arti­cle de Breizh Info.

Par­mi les médias de grand chemin qui essaient de don­ner un point de vue « équili­bré » sur le sujet, Stéphane Kovacs évoque dans un arti­cle paru le 17 sep­tem­bre dans Le Figaro « la greffe for­cée de réfugiés cabre les vil­la­geois ».

On y apprend qu’« une con­ven­tion de parte­nar­i­at a été signée, en avril dernier, entre le fonds Mer­ci et le maire (DVG) Jean-Yves Rol­land ». Autre infor­ma­tion impor­tante : « Au milieu des années 1960, Callac comp­tait 3 500 habi­tants. Mais les abat­toirs ont fer­mé, des exploita­tions agri­coles ont dis­paru, des com­merces ont bais­sé le rideau : aujour­d’hui, « de nom­breux jeunes sont par­tis tra­vailler en ville » et l’on compte 18 % de chômeurs ».

Même si la con­clu­sion de l’article est don­née à un élu LR de la com­mune « Il nous faut accepter que Callac soit un lab­o­ra­toire », il ressort des infor­ma­tions factuelles con­tenues dans l’article que, finale­ment, trans­planter des migrants dans un vil­lage en voie de déser­ti­fi­ca­tion n’est peut-être pas une bonne idée.

À l’écart des médias de grand chemin, des critiques frontales

Nous apprenons que Marie France Cohen, la Prési­dente du Fonds de dota­tion “Mer­ci” qui veut installer des migrants à Callac a ren­du lors d’une soirée de gala un hom­mage à Cédric Her­rou, le passeur com­pul­sif de clan­des­tins. « Cédric, c’est un exem­ple », com­mente ‑elle.

On se dit qu’effectivement, Callac a de fortes chances d’être un lab­o­ra­toire pour les par­ti­sans de l’éradication des fron­tières et de l’accueil incon­di­tion­nel de la mis­ère du monde.

D’ailleurs, le twit­tos Jon nous apprend que le rap­port d’ac­tiv­ité 2021 du fond de dota­tion “Mer­ci ” à l’o­rig­ine du pro­jet vil­lage Hori­zon men­tionne d’autres vil­lages poten­tiels qui devraient suivre.

Sur CNews, David Big­ot estime que « traiter un prob­lème démo­graphique en démon­trant aux Français qu’ils ont moins de valeur que des arrivants fraiche­ment débar­qués va, à coup sûr, créer un prob­lème poli­tique! ». Car effec­tive­ment, une remar­que revient en boucle par­mi les opposants au pro­jet : pourquoi avoir atten­du ce pro­jet d’implantation de migrants pour soulager la mis­ère locale et dévers­er des dizaines, voire des cen­taines, de mil­liers d’euros, voire plus ?

L’écrivain Jean-Paul Pel­ras a écrit une « let­tre à Péri­co Légasse, qui veut installer des migrants dans nos cam­pagnes » parue dans Le Point le 19 sep­tem­bre. Mais au-delà de Péri­co Léguasse, c’est aus­si au prési­dent de la République que s’adresse celui qui se définit comme « de la cam­pagne depuis bien­tôt 59 ans » :

«  En évo­quant « les espaces ruraux qui sont en train de per­dre de la pop­u­la­tion » le prési­dent de la République a implicite­ment recon­nu l’a­ban­don de ces ter­ri­toires isolés où plus per­son­ne ne veut venir soign­er, inve­stir, enseign­er, com­mercer ou tout sim­ple­ment s’établir et se repos­er car il n’y a pas une seule barre pour télé­phon­er, pas de réseau pour se con­necter, plus de clin­ique pour accouch­er, plus de spé­cial­iste pour diag­nos­ti­quer, plus de paysans, d’ar­ti­sans ou d’in­dus­triels pour embauch­er et depuis que, con­fine­ment oblige, un cer­tain gou­verne­ment les a poussés à pli­er bou­tique, plus de bistrot pour se désaltér­er, plus de resto pour se sus­ten­ter. La liste est longue des caus­es et con­séquences ayant pré­cip­ité la déprise cham­pêtre ».

On est loin du réc­it héroïque d’Emmanuel Macron, tout à son ardeur à accueil­lir et à répar­tir dans les coins les plus reculés de France tous les « réfugiés » qui deman­dent l’hospitalité, ou plus prosaïque­ment l’assistance sociale en France.

Une note de lueur vient d’un reportage du site Boule­vard Voltaire con­sacré à la man­i­fes­ta­tion organ­isée le 17 sep­tem­bre con­tre ce pro­jet de peu­ple­ment d’un vil­lage bre­ton. Par­mi les man­i­fes­tants qui récusent tout racisme, l’un d’entre eux rap­pelle que la pres­sion des habi­tants a per­mis d’éviter l’implantation d’un cen­tre d’accueil pour migrants dans un com­mis­sari­at rénové à Arzano, une autre com­mune bre­tonne. Affaire à suiv­re, donc.

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