Rediffusion estivale. Première diffusion le 27 mars 2021
L’agence Frontex a récemment été mise en cause pour avoir pratiqué des refoulements de clandestins en mer Méditerranée. Ces critiques contre Frontex s’inscrivent dans une campagne d’opinion menée depuis plusieurs années par des ONG qui bénéficient de puissants relais parmi les médias de grand chemin. Nous publions une synthèse de nos articles sur le sujet, parue dans la revue Permanences de mars 2021.
Entre Frontex et les ONG, critiques de part et d’autre
Les relations entre Frontex et de nombreuses ONG. immigrationnistes sont exécrables depuis de nombreuses années. Début 2017, le patron de l’agence, Fabrice Leggeri, affirmait dans une interview au journal allemand Die Welt que des ONG. encourageaient le trafic de migrants en Méditerranée et coopéraient insuffisamment avec la police. La publication du rapport de Frontex sur l’analyse des risques en 2017 n’a fait que détériorer ces relations. L’activité des ONG à proximité et parfois dans les eaux territoriales libyenne y est décrite comme un puissant facteur d’attraction pour les passeurs de migrants (« pull factor »).
De leur côté, plusieurs ONG mènent un véritable travail de sape contre l’activité de Frontex visant à juguler l’immigration clandestine, en particulier en mer Méditerranée. A partir de 2012, le réseau Migreurop a organisé une campagne auprès de l’opinion publique visant rien de moins que la suppression de Frontex. Peu après, un campagne appelée « Frontexit » a été lancée à partir de mars 2013 pour recenser les « violations des droits humains » par certains de ses agents.
Les médias de grand chemin sont fréquemment des relais efficaces de ces campagnes d’opinion, nombre de leurs journalistes partageant les convictions des no-border. On ne compte plus les articles accusant dès 2007 Frontex de pratiquer une « chasse à l’homme » (Le Monde diplomatique), de bénéficier d’un « océan d’impunité » (Politis en mars 2019).
L’enquête du Spiegel et de Bellingcat
L’hebdomadaire allemand Der Spiegel et le site d’investigation Bellingcat ont mené une enquête sur les refoulements « illégaux » de clandestins par Frontex en mer Egée. Bellingcat accuse l’agence Frontex d’avoir pratiqué des refoulements de clandestins entre avril et août 2020, accusations reprises par Der Spiegel le 22 octobre 2020. À la suite de la publication de ces articles, l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) a diligenté une enquête au sein de l’agence.
Interdiction du refoulement ou protection de l’intégrité du territoire, il faut choisir
Pour le Spiegel et Bellingcat, Frontex aurait pratiqué des refoulements en mer, entre la Turquie et la Grèce, sans que les migrants soient informés de leurs droits ou aient pu les faire valoir (demande d’asile, etc.). Cette disposition est désormais utilisée comme un moyen de prendre pied dans l’Union Européenne et plus largement dans l’espace Schengen.
L’Open society de Soros en embuscade
Les journalistes du Spiegel précisent à la fin de leur article que leur enquête a été financée par l’Investigative Journalism for Europe (IJ4EU), une fondation qui soutient le journalisme d’investigation dans l’Union européenne. L’IJ4EU ne cache pas sur son site avoir comme co-financeur l’Open society Foundations de George Soros et… la Commission européenne.
Bellingcat est financé l’Open Society Foundations et fait partie du « Global Investigative Journalism Network », dont la vocation est la formation et l’échange d’informations entre journalistes d’investigation. Cette association a reçu entre 2017 et 2019 1,1 million de dollars de l’Open society.
Nous préparons une enquête sur Bellingcat, ses financements et ses actions.