C’est le dernier-né de la « conservatosphère » : Campus Vox est en ligne depuis fin janvier de cette année 2020. Bâti sous la houlette de Xavier Nicolas, il se fait fort, comme son nom l’indique, de diffuser l’information depuis les campus étudiants de toute la France.
Invasion des intersectionnels
Mais que se passe-t-il dans les universités qui vaille la peine d’être porté à l’attention du public ? Sinon l’invasion des « combats intersectionnels » généralement importés du monde anglo-saxon. Genre, race, assignation, racisation, indigénisation sont les nouveaux mots d’ordre des syndicats autrefois de gauche qui croient avoir trouvé là leur légitimité, sur fond de mouvement #MeToo.
Xavier Nicolas, étudiant, a passé quelques mois aux États-Unis avec la bourse Tocqueville, et c’est là qu’il a pu constater de visu non seulement l’épidémie d’idées déconstructionnistes sur les campus, mais encore la riposte qu’avaient mise en place les conservateurs américains, notamment avec le média Campus reform. De là lui est venue l’idée, rentré en France, de lancer un média équivalent : avec une plateforme web légère, quelques caméras et surtout des correspondants dans toutes les universités de France, il a créé ce média original dans l’Hexagone, qui se propose d’inverser à terme la domination idéologique dans les facs.
Un média pour les étudiants fait par des étudiants
Campus Vox, c’est donc un média réalisé par et pour les étudiants, où s’entrecroisent analyses, tribunes, micro-trottoirs et reportages au plus près des préoccupations estudiantines. Mais c’est aussi un moyen d’alerter le reste de la France sur ce qui se passe dans les facs, où la gauche libérale libertaire (aidée par les antifas), quoiqu’en déshérence au niveau national, ne désarme pas : au contraire, s’exaspère, devient de plus en plus hargneuse, voire totalitaire. Campus Vox c’est dans ce sens « une plateforme de signalements et d’informations sur les dérives du monde universitaire », comme le note Valeurs actuelles.
Xavier Nicolas « veut pousser les étudiants à sortir du silence sur les dérives qu’ils constatent dans leurs facultés ». Il le précise sur son site : « Campus Vox est un média en ligne qui répertorie les atteintes à la liberté d’expression et à la liberté d’étudier au sein du système universitaire et post bac Français. Campus Vox a pour but d’exposer dans les universités tous les abus de la pensée unique et de la pression idéologique. Notre équipe de journalistes travaille avec des étudiants et des professeurs et tient à produire un contenu journalistique précis et exigeant en présentant chaque information avec objectivité et rigueur ».
Internet et réseaux sociaux
Une stratégie qui paie sur internet et les réseaux sociaux. Leur vidéo intitulée « Débat surréaliste entre militants d’extrême gauche et membre de la Cocarde Étudiante » relatant une discussion en effet lunaire entre un militant syndicaliste étudiant communiste entouré de sa horde et un courageux étudiant de la Cocarde, quasi seul, atteignait les 15 000 vues sur YouTube en quelques jours. 2700 abonnés sur Twitter en moins de deux mois, un joli tour de force.
« Nous sommes partis de notre expérience personnelle, quand nous étions étudiants nous subissions aussi les revendications tyranniques des minorités » raconte Stanislas, contributeur pour le site. La plateforme a déjà relayé des informations sur des contenus de cours controversés portant sur une « réponse à la xénophobie populaire », sur une assemblée générale en non-mixité sexuelle à l’université Paris VIII de Saint-Denis, et encore sur des faits de violence attribuables à l’activiste Ansel Burgaud.
D’accès pour le moment entièrement gratuit et ne vivant que de dons, Campus Vox est un média fragile qui doit encore faire ses preuves. L’actualité dans les facs, comme à Nanterre où la violence grandit, pourrait lui donner l’occasion de prouver son utilité.