Décidément, Le Canard passe sa vie à perdre des plumes. Sur fond de dénonciations internes, de menaces de licenciement, d’emploi fictif et de gérontocratie agissante, le palmipède a l’œil et la plume ternes.
Il était une fois
C’est comme un conte de fées. Il était une fois un journal, un canard en langage familier, qui faisait la pluie et le beau temps à la ville comme à la campagne. Surtout à la campagne électorale, démolissant avec joie celle de François Fillon en 2022 pour un emploi fictif de Pénélope, non pas l’épouse d’Ulysse, celle de Fillon.
À emploi fictif, emploi fictif et demi
Nous n’émettrons pas un jugement de fond sur les activités innocentes ou coupables de Pénélope, mais elles apparaissent comme de la roupie de sansonnet à côté de celles de Dame Escaro rémunérée au flan pendant plus de vingt cinq ans pour « inspirer » son mari le dessinateur André Escaro, ce dernier, 91 ans bon pied bonne plume et à la retraite depuis belle lurette.
Nobili au coin, non à la porte
Le journaliste du Canard, Christophe Nobili, un peu estomaqué pond (oui, les canards sinon les canes pondent, leurs œufs sont appréciés particulièrement en pâtisserie), un livre sur le sujet : Cher Canard. De l’affaire Fillon à celle du Canard Enchaîné (éd. JC Lattès, 249 p., 20 €).
Fureur de la direction qui le convoque pour licenciement. Mais pour cela il faut une direction des ressources humaines. La malheureuse Anissa Tebal recrutée en novembre 2022, en provenance de Prisma Presse, était destinée à manier le couperet pour trancher le cou du Nobili rebelle. Las, sans doute fatiguée de l’atmosphère de la basse-cour, elle démissionne fin avril 2023 en pleine tempête. Certains parlent sous le manteau d’une sombre épidémie de grippe aviaire : la fameuse et redoutable EFP2, EmploiFictifPuissance2.
Voir aussi : Tempête dans la mare des canards !