Alors qu’il avait publié, il y a à peine deux mois, un article dénonçant le futur traité transatlantique, Le Canard Enchaîné a pris des allures de girouette en prenant finalement sa défense.
Dans un article du journaliste Hervé Martin publié aujourd’hui, celui-ci nous livre, selon Marianne, « un tourbillon d’arguments contradictoires et fumeux basés sur les éléments de langage de la Commission européenne ». « Le Canard patauge dans l’Atlantique », ajoute Régis Soubrouillard, journaliste en charge des questions internationales de l’hebdomadaire.
Pour le Canard, l’opacité de ce traité, dont même les ministres se plaignent, est un pur « fantasme ». Il serait, en réalité, consultable « en deux clics sur plusieurs sites internet ». Après investigation, Marianne constate que, si certaines versions du traité sont en effet disponibles sur plusieurs blogs spécialisés, la tâche n’est en rien aisée, encore moins accessible au citoyen lambda. Sans oublier que le traité était, à la base, confidentiel et n’a fait que fuiter sur la toile.
Aussi, pour Hervé Martin continuant sa « laborieuse et pas très convaincante démonstration », les rumeurs de poulet lavé à la javel et de bœuf aux hormones sont également une pure légende. Il ne s’agirait en fait que de « normes » portant sur… « la chimie, l’industrie pharmaceutique, la défense, l’automobile, l’agriculture ». Des normes qui mènent justement à accepter celles des États-Unis, et donc les poulets lavés à la javel ou au chlore et les bœufs aux hormones !
Mais Hervé Martin n’en est pas à une contradiction près, pas le moins du monde « embarrassé par le fait qu’une institution qui se prétend démocratique ne donne pas accès librement à un document dont la portée économique et commerciale est tout sauf anodine ».
« Parti socialiste — Canard Enchaîné, mêmes éléments de langage, même combat ? », finit par s’interroger Régis Soubrouillard dans Marianne qui, après avoir consulté ses collègues, n’est même pas parvenu à trouver une cohérence à cet article « indéchiffrable »…