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Capital Social : l’étonnante revue de Joseph Thouvenel

20 juin 2022

Temps de lecture : 4 minutes
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Capital Social : l’étonnante revue de Joseph Thouvenel

Temps de lecture : 4 minutes

La presse papier est en crise. Se lancer dans une aventure éditoriale en la matière s’apparente de plus en plus à du suicide ou requiert le renfort d’un aimable mécène. Et pourtant, certains tentent encore l’aventure. C’est le cas de l’équipe du trimestriel Capital Social, menée par le syndicaliste CFTC Joseph Thouvenel, 64 ans, membre du CESE de 2015 à 2021.

Une revue en filiation directe avec le syndicalisme chrétien

Cap­i­tal Social « et vice et ver­sa ! » Le ton du nou­veau venu des trimestriels est vite don­né, il s’ag­it d’un jour­nal qui ne choisira pas entre le cap­i­tal et le social. Dans la plus pure tra­di­tion du syn­di­cal­isme chré­tien ini­tié en France par la Con­fédéra­tion française de Tra­vailleurs Chré­tiens, la CFTC, ce jour­nal ne choisira pas entre le social et le cap­i­tal mais envis­agera la com­plé­men­tar­ité des deux au ser­vice de « l’hu­main ». Le ban­deau inférieur de la revue indique d’ailleurs cette voie : on peut y lire la for­mule « ni finance folle, ni lutte des class­es, l’hu­main ! ».
Le fon­da­teur, action­naire, directeur de pub­li­ca­tion et directeur de la rédac­tion n’est autre que l’an­cien vice-prési­dent de la CFTC Joseph Thou­venel. 
Le rédac­teur-en-chef de la revue est Guil­laume de Pré­mare, directeur général de l’as­so­ci­a­tion catholique Ich­tus et pre­mier prési­dent de l’as­so­ci­a­tion pro-famille « La Manif pour tous ». L’édi­to­r­i­al de Joseph Thou­venel affiche un ton déter­miné ; loin d’être provo­ca­teur ou mol­las­son, on y retrou­ve un rejet de la fatal­ité et une cer­taine cul­ture de l’équili­bre qui ne berce pas dans la niais­erie centriste.

Économie, patron et jours de congés

La revue, pour ce pre­mier numéro, se découpe en qua­tre par­ties : des chroniques, un dossier, un grand entre­tien et une grande rubrique “décou­vrir” con­sacrée à des sujets var­iés (économie du Liban, asso­ci­a­tions famil­iales…).
La parole est don­née à des pro­fesseurs, des chefs d’en­tre­pris­es mais aus­si des jour­nal­istes. Sans trop de polémique, le jour­nal pro­pose des infor­ma­tions non sans intérêts, par­fois très brèves, sur des sujets aus­si var­iés que le tra­vail dis­simulé, le coût de l’Assem­blée nationale ou encore l’é­tat des ports français ou les dérives “woke” de Dis­ney. 
Pour ce pre­mier opus, le dossier prin­ci­pal a fait la part belle à un sujet qui tient à cœur au syn­di­cal­iste CFTC qu’est Joseph Thou­venel : le tra­vail du dimanche. 
Sur cette ques­tion économique et social la revue parvient à attir­er l’in­térêt du lecteur par une mise en page légère et des graphiques et illus­tra­tions bien vues (qui déton­nent avec l’im­age en une, sans grand intérêt). Notion d’his­toires, d’é­conomies mais aus­si sta­tis­tiques, le dossier est bien ficelé. Un arti­cle sur les “préfets hors-la-loi” com­plète avan­tageuse­ment cette rubrique.

Une première réussie, mais après…

Cap­i­tal Social étonne et la revue ne ressem­ble à aucune autre aujour­d’hui en kiosque par son aspect ni provo­ca­teur, ni mod­éré, plutôt réal­iste et ent­hou­si­as­mant. On attendrait presque le prochain numéro pour voir com­ment la rédac­tion parvien­dra à capter l’at­ten­tion du lecteur deux fois de suite. Le pro­jet peut-il être viable ? Selon La Croix, un « mys­térieux dona­teur » aurait ren­du le pro­jet possible…

La pub­lic­ité, elle, ne cache pas la fil­i­a­tion chré­ti­enne de la revue avec de la réclame pour les Con­fédéra­tion nationale de asso­ci­a­tions famil­iales catholiques (AFC) ou encore pour la fon­da­tion Raoul Follereau. Des réseaux qui peu­vent compter au moment d’en­granger des abon­nements puisque les AFC représen­tent plus de 25 000 familles adhérentes. 
C’est peut-être là que la revue parvien­dra d’ailleurs à assur­er sa péren­nité : en s’im­posant dans un seg­ment qui lui assure sa survie économique… Une survie qui ne passe tout de même pas par un jour­nal à 9 euros pièce… Mais si cela per­met de pay­er les tra­vailleurs à leur juste valeur, pourquoi pas !

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