La CCIJP (Commission des cartes d’identité des journalistes professionnels) vient de publier ses statistiques pour 2014 qui témoignent du maintien de l’évolution constatée les années précédentes.
Le nombre de cartes de presse continue son érosion lente : 36 317 cartes ont été délivrées en 2014 contre 36 823 en 2013 (-1.4%). Parmi celles-ci, la proportion des femmes continue d’augmenter doucement (+0.3%), s’établissant à 46.3%, mais elles sont plus souvent en CDD ou pigistes que les hommes, le syndrome du plafond de verre existant également dans la profession qui a le plus dénoncé ce phénomène. Par ailleurs l’Île-de-France continue d’abriter 58% des journalistes et 2/3 des pigistes et des CDD — cette distorsion est aussi due au fait que la CCIJP classe dans cette région les journalistes travaillant à l’étranger.
Le nombre de premières demandes satisfaites augmente par rapport à 2013 (1748 en 2014 contre 1716 en 2013), le nombre de celles qui viennent de journalistes formés dans les cursus reconnus est stable (284 contre 286 il y a un an). En revanche le nombre de stagiaires, c’est à dire des journalistes qui ont un à deux ans d’expérience, s’effondre de 8% en un an. Diverses explications peuvent y être apportées, dont la faiblesse des revenus des jeunes journalistes ou encore l’absence de perspectives d’embauche stable à court terme dans une profession en crise, beaucoup plus connue pour ses innombrables plans de départs volontaires, le tout conduisant de jeunes collègues à sortir de la profession à peine entrés.
Trois autres métiers sont en voie de disparition parmi les titulaires de la carte de presse. D’abord, les dessinateurs de presse, qui sont depuis longtemps marginalisés. Ils ne sont plus que 20 à être encartés en 2014 contre 23 l’année précédente. Ensuite, les pigistes qui ne sont plus que 300 à être encartés et dont le nombre s’effondre de 13% en un an. Enfin les photojournalistes qui ne sont plus que 806 titulaires de la carte de presse, contre 1446 en 2001.