Le mensuel politiquement incorrect d’Élisabeth Lévy est sur le point de faire entrer plusieurs centaines de milliers d’euros dans ses caisses. Une bouffée d’oxygène.
La quête aura duré plusieurs mois et devrait trouver son aboutissement au printemps. Causeur, qui édite un mensuel imprimé et un site Internet, réalisera une augmentation de capital de 500 000 euros d’ici avril. Cette dernière sera souscrite en premier lieu par les actionnaires actuels.
Causeur, grâce à l’aura de la journaliste Élisabeth Lévy, omniprésente sur les plateaux de télé et les chaînes d’information, est à la tête d’un tour de table de haut vol. Y figurent au premier chef comme premier actionnaire Gérard Penciolelli, qui, après avoir détenu Minute, s’est reconverti dans la Net économie. Au travers de sa holding, Initial Concept, il détient notamment le site de rencontres chics Attractive World. Le richissime entrepreneur du Web, Xavier Niel, ainsi que le propriétaire de Poweo, Charles Beigbeder, soutiennent eux aussi financièrement Causeur. Avec Thierry Wilhelm (Mediapart), autre associé minoritaire, ils ont promis d’injecter une partie de la somme. Une broutille pour eux. Le reste serait abondé par l’homme d’affaire italien Paolo Scarfoglio Ferrara, et un autre investisseur à l’identité non révélée. Chacun prendrait environ 10% du capital de Causeur SA. Scarfoglio, à la tête d’un fonds basé en Suisse, reste extrêmement discret sur ses activités. Pour autant, certains lui prêtent l’intention de vouloir investir dans la presse hexagonale. Son ticket dans Causeur serait une sorte de marchepied.
La marque compte mener deux chantiers majeurs grâce à ce demi-million d’euros inespéré. Causeur modernisera avant l’été son site afin de le rendre plus ergonomique. L’objectif est de conquérir de nouveaux abonnés numériques payants. Le titre pourra également promouvoir ses ventes en magasin grâce à des campagnes de promotion sur des réseaux ciblés. Causeur escompte ainsi faire progresser sa diffusion de 20% cette année. À côté de ses quelque 8000 abonnés, le mensuel annonce 4000 exemplaires vendus en kiosques. La recapitalisation aura enfin une dernière vertu : apurer le passif. En 2015, Causeur a encore perdu environ 120 000 euros, sa septième année déficitaire.