C’est ce que dénoncent les syndicats et la Société des Journalistes du quotidien, propriété de Bernard Arnault.
En cause : une chronique, ou plus exactement, une absence de chronique du film Merci Patron !, qui « raconte la lutte d’une famille, les Klur, licenciés d’une filiale du groupe LVMH, qui cherchent à obtenir réparation avec l’aide du réalisateur ».
« Ordre a été donné aux confrères du service culture-spectacle qui avaient visionné le long métrage de ne pas le chroniquer, fût-ce en dix lignes, racontent les syndicats dans Libération. De même a été repoussée plus tard une proposition de sujet du service politique sur le buzz suscité à gauche par le film sous prétexte qu’il s’agissait “d’un sujet militant”, “et qu’il y avait d’autres sujets prioritaires ce jour-là ».
Réponse du directeur de la rédaction, Stéphane Albouy : « c’est mon choix, un arbitrage comme j’en fais des dizaines d’autres».
Cela n’a pas convaincu les syndicats qui, dans un communiqué, estiment que « c’est un acte de censure qui a été posé. Ou plus précisément d’auto censure ». Et de s’interroger « demain sera-t-il impossible de parler d’une marque appartenant à LVMH ou de Bernard Arnault autrement qu’en termes laudateurs ? Aura-t-on le choix entre louange bien dosée ou silence honteux ? »
Interrogé par L’Obs, Olivier Corsan, délégué syndical du SNJ au Parisien estime que cette affaire « pose une vraie question quand le film parle directement du nouveau grand actionnaire du Parisien. La direction s’est défaussée sur ce sujet-là. On était attendus, et on n’a pas fait notre travail de journaliste ».
Source : Libération