BERLIN. Une campagne contre l’ancien président de l’Office fédéral pour la protection de la Constitution, Hans-Georg Maassen, invite les éditions Beck à mettre fin à leur collaboration avec ce dernier. Celui-ci avait auparavant participé en tant que co-auteur à la rédaction d’un commentaire sur la Loi fondamentale édité par Beck, maison d’éditions spécialisées (Beck est l’un des grands éditeurs de référence pour les ouvrages de droit en Allemagne, n.d.t.).
Interdiction de traiter du droit d’asile
« Maassen doit partir » exige dans un article pour le Süddeutsche Zeitung, son correspondant à la Cour constitutionnelle fédérale, Wolfgang Janisch. Janisch s’indigne car il serait « inacceptable » que le « représentant de thèses de droite » traite « surtout du droit d’asile » dans le commentaire juridique de Beck.
Un auteur menace de boycotter l’éditeur si Maassen ne part pas
Le juriste Stefan Huster, également co-auteur du célèbre commentaire sur les droits fondamentaux de Messieurs Epping et Hillgruber, a menacé de boycotter les éditions. Maassen aurait « pris une mauvaise direction politique ces dernières années », a‑t-il déclaré sur SWR2 (station de radio de droit public, n.d.t.). Huster accuse Maassen de « servir un ou deux fantasmes de coup d’état » et de vouloir « mettre la hache aux racines de la démocratie et de l’État de droit ».
« Je ne veux pas rendre de telles positions acceptables en commentant notre constitution aux côtés de leurs représentants », écrit Huster dans un article pour le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung. Quiconque contribue à un ouvrage de ce type devrait s’engager à respecter la Loi fondamentale. « Je ne vois plus cela comme garanti avec Hans-Georg Maassen. »
Les responsables des commentaires réfutent les allégations
Fort de café pour les auteurs, Epping et Hillgruber, chargés au sein des éditions Beck du commentaire avec une quarantaine de co-auteurs. Dans une lettre à ces derniers, ils accusent les chefs de la campagne « d’exercer une pression politique indue et de discréditer la maison d’éditions et ses éditeurs ».
Epping et Hillgruber ont déclaré que les commentaires de Maassen n’étaient en aucun cas répréhensibles. « Ce qui est exprimé et diffusé sur les réseaux sociaux est de temps à autre tout simplement inapproprié, ce qui ne concerne pas seulement Monsieur Maasen. Cependant, en règle générale, et cela vaut pour Monsieur Maassen, les opinions exprimées sont couvertes par la liberté d’expression individuelle. »
Source : Junge Freiheit, 30/08/2022. Traduction : AC