La plateforme de streaming Netlfix vient d’ajouter à son catalogue en ligne, les saisons 15 à 21 de la série satirique américaine “South Park”. Mais à la surprise de leurs abonnés, dix épisodes n’ont délibérément pas été ajoutés, marquant le début d’un véritable imbroglio entre Netflix, ses abonnés, le CSA et même la député LREM, Aurore Bergé.
Le CSA et sa “censure” pour apaiser “certaines communautés”
Pour expliquer cette absence d’épisodes, Netflix s’est exprimé sur Twitter et a expliqué dans un premier temps cette absence par la “censure” des “autorités audiovisuelles locales”, soit le CSA. Les épisodes auraient été “considérés comme dénigrants pour certaines communautés”. Événement auquel les abonnés ont vivement réagi en commentaires au tweet de la plateforme.
Quand on regarde les dix épisodes concernés, après tout, cette censure semble possible. L’un des épisodes parle principalement des trois religions abrahamiques (épisode “Ginger Cow”), un autre fait des allusions à la Shoah, Obama et Ben Laden (épisode “La machine à rigoler”), et enfin, il y en a même un sur l’affaire Trayvon Martin (1) à la suite de laquelle des “hordes d’afro-américains” attaquent le pays à la manière du film World War Z (épisode “World War Zimmerman”).
Les ayant-droits finalement coupables
Mais 6 heures plus tard, Netflix a corrigé son premier tweet en expliquant cette suppression d’épisodes car les “ayant-droits” ne les ont pas proposés à la diffusion.
Le CSA a aussi réagi, rappelant l’absence de censure “avant” la diffusion d’épisodes mais aussi que la seule décision ayant été prise à l’encontre de South Park datait de 2007 et était relative à une question de “signalétique” d’âge sur deux épisodes.
Cela ne semble donc avoir été qu’un quiproquo. Mais en arriver à penser possible cette histoire de censure d’une série pour satisfaire “certaines communautés” montre à quel point nous sommes déjà peut-être allés trop loin dans l’auto-censure…
Notes
- Trayvon Martin est un jeune afro-américain abattu en 2012 en Floride par un gardien de surveillance de résidence privée.