La censure ce n’est pas seulement la commission Bronner ou Viginum ou les Sleeping giants, tous émanations du monde libéral libertaire. C’est aussi à la mode dans le monde islamo-gauchiste comme le dénonce un blogueur dont nous reproduisons la mésaventure sans commentaire.
Mediapart, où j’anime un blog Le Cri des Peuples depuis plus de 5 ans, vient de franchir une nouvelle étape dans la censure et l’arbitraire : après avoir supprimé trois de mes traductions pour des violations alléguées de points précis de la Charte (un article universitaire de 2016 sur l’ingérence occidentale en Syrie censuré comme « Fake News » le 20 mars 2019, un article sur les souffrances des adolescents transgenres considéré comme « propos injurieux, diffamatoires, discriminants envers une personne ou un groupe de personnes » et supprimé le 21 décembre 2020, alors qu’il était rédigé par une personne transgenre, et un article sur le comportement suspect de Joe Biden en présence d’enfants banni le 11 janvier 2021 pour « propos injurieux, diffamatoires, portant atteinte à la vie privée, au droit à l’image, ou à la réputation et aux droits d’autrui »), puis avoir dé-publié (néologisme pudibond pour dire « censuré ») un article qui dénonçait Le mépris de Mediapart le 26 janvier, jour de sa publication, pour des violations non précisées avec bannissement d’un mois, je viens d’être banni six mois au prétexte d’avoir violé d’autres points non précisés de la Charte, dans un nombre indéterminé d’autres articles, et sans même qu’on m’indique les articles incriminés !
Ce courriel a beau être long, il ne saurait être plus opaque, se contentant de faire un copier/coller de TOUTES les infractions possibles à la Charte de Mediapart, et ne prenant même pas la peine d’indiquer quelles violations j’aurais commises ou quels articles sont mis en accusation (avec ce dédouanement caractéristique des lâches via la référence à la délation d’autres abonnés). Mediapart se permet donc de laisser un abonné payant dans l’ignorance la plus totale du ou des chef(s) d’accusation justifiant ce bannissement, le forçant à parcourir plus de 800 articles publiés à ce jour pour essayer de trouver lesquels manqueraient à l’appel (les 30 derniers sont là a priori), et le laissant s’amuser à deviner quel(s) point(s) de la Charte il a bien pu y violer.
Je ne peux même pas répondre au message de Mediapart ou lancer une quelconque procédure d’appel, car TOUT a été bloqué sur mon compte : publication d’articles, de commentaires et même la messagerie. J’ai interpellé le compte Twitter @MediapartBlogs, qui est abonné à mon compte (pour des raisons faciles à deviner), mais en vain. Nous sommes donc dans l’arbitraire et l’opacité la plus totales, le fait du prince à l’état pur.
@sabkassa @livia_garrigue, responsables de @MediapartBlogs est-il possible de savoir lesquels de mes articles auraient violé la Charte ? Vous bannissez 1 abonné payant 6 mois sans même indiquer quels articles (j’en ai + de 800 !) comportent quelles violations alléguées? Ubuesque! pic.twitter.com/TirULx6baf
— Le Cri des Peuples (@lecridespeuples) November 19, 2021
Mediapart, média atlantiste par excellence (tout comme Le Monde, jadis dirigé par Edwy Plenel), encenseur du folliculaire Navalny et pourfendeur de Julian Assange (cf. cet article infâme reprenant toutes les calomnies du Département d’État américain), de Didier Raoult ou du chercheur au CNRS Laurent Mucchielli, qui a vu censurer plusieurs de ses articles universitaires dénonçant l’hystérie sanitariste et la soumission aux lobbies pharmaceutiques, se démasque de plus en plus comme le média d’opposition de pacotille qu’il est, chien de garde des intérêts de Washington et de Big Pharma.
Il est particulièrement ironique de voir ces adversaires acharnés de l’autoritarisme allégué de la Chine ou de la Russie recourir à des procédés de censure parfaitement staliniens. Car s’il était déjà inadmissible de supprimer mon article dénonçant Le mépris de Mediapart sans indiquer quel point de la Charte il aurait violé (probablement un crime de lèse-majesté contre Edwy Plenel, car la Charte de Mediapart spécifie qu’il est interdit de dénigrer leurs journalistes : « Sera considérée comme du dénigrement toute contribution ayant pour objet de médire sur le compte d’un·e abonné·e ou d’une tierce personne, d’attaquer sa réputation, d’en parler avec malveillance et de manière répétitive. » Par contre, Mediapart ne se gêne pas pour diffamer, salir et harceler Didier Raoult…), il est INOUÏ de me bannir 6 mois sans indiquer le ou les article(s) incriminé(s) et la ou les violation(s) alléguée(s).
Je rappelle que l’article de Stephen Gowans sur la Syrie avait été supprimé plus de deux ans après sa publication ! La censure a donc pu frapper n’importe quel article, même publié il y a plus de 5 ans — je n’ai pas pris la peine d’aller au-delà des 30 derniers articles : étant donné que je ne republie pas systématiquement mes articles sur Mediapart et que je n’en ai pas de liste, cette quête relève de l’impossible. Dire que la censure de Mediapart est stalinienne ou kafkaïenne n’est donc nullement exagéré. Durant les grandes purges en URSS, les procès de Moscou reposaient sur des procédures secrètes, et l’absence d’éléments matériels démontrant la culpabilité des accusés. Et dans Le Procès de Kafka, Joseph K. est arrêté sans être informé de quoi il est accusé. Il a du moins l’occasion de se défendre avant le couperet. Mediapart va plus loin et ne permet aucun recours, aucune parole de défense face à des accusations on ne peut plus nébuleuses (encore une fois, tout ce que je sais, c’est que des articles non identifiés auraient violé des points de la Charte non identifiés, et que je suis banni 6 mois, point barre). Ma prédiction du 26 janvier est donc réalisée : « Cette opacité est à mes yeux un indice clair que malgré l’absence évidente de justifications à ces actes de censure répétés, mon bannissement total a déjà été décidé en haut lieu, et que ce n’est qu’une question de temps : Mediapart se livre à un véritable simulacre de justice, où l’accusé n’a pas le droit à la parole, et où le procureur n’a même pas besoin de spécifier le crime commis, ni avant, ni après la publication, afin de me laisser complètement désorienté et impuissant. »
Notons que Mediapart ose prétendre dans sa Charte (continuellement remaniée depuis des mois : chaque fois que je la consulte lors d’une nouvelle censure, elle est plus longue que la version précédente, le but étant clairement de verrouiller toujours davantage la liberté d’expression) que « Mediapart est un club participatif. Toute opinion peut s’y exprimer, y compris en désaccord avec la ligne éditoriale du journal. » Il est évident que les désaccords fondamentaux ne sont guère tolérés, comme le démontre la censure injustifiée de mes articles ou de ceux de Laurent Mucchielli.
J’invite tous ceux qui le souhaitent à interpeller Mediapart par courriel ([email protected], [email protected], [email protected], [email protected] et [email protected]) ou sur Twitter (@Mediapart, @MediapartBlogs, @edwyplenel, @sabkassa, @livia_garrigue, @Sarahbosquet) pour dénoncer cette censure et demander des explications. Et je rappelle que l’abonnement à mon site principal lecridespeuples.fr reste le meilleur moyen de suivre mes publications.
Le Cri des Peuples