Dans son rapport de transparence semestriel, Twitter révèle que la France se situe en deuxième position en ce qui concerne les requêtes visant à obtenir la suppression de certains contenus publiés sur son réseau.
Si prompte à donner des leçons de démocratie, la « patrie des droits de l’homme » figure pourtant sur le podium de la censure avec 108 demandes entre janvier et juillet 2014. En tête du classement, la Turquie comptabilise 186 requêtes. Derrière la France, loin derrière, la Russie en affiche seulement 32…
Twitter a constaté, sur le plan international, une hausse continue des demandes de suppression de contenus jugés litigieux. « Nous avons reçu 14 % de demandes de suppression supplémentaires durant le premier semestre 2014 par rapport à la période précédente », a expliqué le réseau social. Et d’ajouter que « la majorité de ces requêtes proviennent de la Turquie, de la France et de la Russie, ce qui a abouti à la fermeture de 25 comptes et à la suppression de 224 tweets. En totalité, 25 comptes et 251 tweets ont été retirés de différents pays à travers le monde ».
En France, les 108 requêtes sont essentiellement d’origine administrative – une seule provient d’un tribunal. Celles-ci ont visé 112 comptes et 28 % de ces demandes ont été satisfaites : 30 messages ont été supprimés. Cependant, aucun compte n’a été fermé. Erwan Le Nagard, spécialiste de Twitter, constate que « globalement, ces demandes sont en hausse dans le monde, mais en recul en France. Au précédent semestre, l’actualité fut marquée par plusieurs affaires concernant des hashtags racistes et antisémites. Twitter et l’Union des étudiants juifs de France avaient collaboré pour sanctionner ces propos ».
« On peut toujours s’étonner de l’implication d’organismes gouvernementaux dans ces demandes de suppression. Néanmoins, je ne pense pas que l’on puisse parler de censure active. Twitter reste un large terrain d’expression si l’on met en perspective ces 30 tweets supprimés au regard des 500 millions de tweets publiés chaque jour ! », tempère-t-il.