Largement battu par TF1 (Koh-Lantha) et même par le documentaire sur le chanteur Mike Brant sur France 3, la cérémonie des Césars se transforme au fil des ans en cérémonie mortifère du cinéma français, où plutôt de ce qu’il en reste.
Adieu les cons, titre prémonitoire
Pour sa 46e édition, cette institution avait trouvé refuge à l’Olympia – transformé pour l’occasion en une pitoyable salle de cabaret quasi déserte où les lumignons, style ceux de nos TGV, n’éclairaient pas davantage que des bougies. Une soirée lugubre, à l’image de notre culture mise en pièces par l’entre soi délétère et bien-pensant des « féministes », « racisés » et autres « militant.e.s » habillées par Vuitton ou Chanel quand ce n’est pas nues… Bref, une soirée où le cinéma n’a été qu’un prétexte à une pâlotte AG de terminale et clôturée par le triomphe d’un film au titre que l’on espère prémonitoire : « Adieu les cons ».
Noir, c’est noir…
Le média français officiel, l’AFP, a donné le tempo dès 23h54, avant même la fin de cette « cérémonie macabre » : « Une intervention déshabillée sur scène pour crier la détresse du secteur culturel et deux acteurs noirs comme meilleurs espoirs. La 46e cérémonie des César a pris vendredi un tour politique en pleine pandémie. »
Sur un moteur de recherche professionnel qui regroupe notamment la totalité de la presse française, on relevait vendredi 12, jour des Césars, 3 756 mentions, samedi 1 866 et dimanche 905. Un silence gêné s’est emparé des médias, au point que Le Journal du Dimanche du 14 n’a même pas évoqué la cérémonie des Césars !
Quand même un bon orchestre et deux chanteurs
A retenir quand même : l’orchestre sur scène qui était un vrai plus, l’apparition très professionnelle de Catherine Ringier magnifiant la superbe chanson de Gilbert Bécaud « Je reviens te chercher », Alain Souchon en pleine forme à 76 ans tandis que Benjamin Biolay chante toujours aussi faux, l’humour à trois balles sauvé par l’intervention de Valérie Lemercier et, enfin, la prestation pathétique de la troupe du Splendid qui n’a pas eu un mot pour leurs camarades de jeu Anémone et Dominique Lavanant, ni pour le metteur en scène Patrice Leconte auxquels ils doivent pourtant leur popularité !
Le catéchisme des beaux quartiers
Le cinéma est passé à la trappe au profit du catéchisme des beaux quartiers. Deux égarés dans ce bazar des Césars : deux très grands professionnels du 7e art : le grand chef photo Philippe Rousselot et le monteur Yann Dedet, venus présenter les nominés dans leur domaine, n’ont pas dit un seul mot. Au milieu de la logorrhée verbale de 3h30 que nous a infligée cette soirée, ce silence bergmanien en dit long…