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Ces médias auxquels les cadres de LVMH n’ont pas le droit de parler

1 novembre 2024

Temps de lecture : 3 minutes
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Ces médias auxquels les cadres de LVMH n’ont pas le droit de parler

Temps de lecture : 3 minutes

Il a dressé une liste de médias avec lesquels il est formellement interdit de s’entretenir : en janvier 2024, Bernard Arnault faisait parvenir un mail à ses cadres pour les inciter à ne pas répondre à certaines plateformes médiatiques…

Lettres confidentielles

C’était le 17 jan­vi­er 2024 : au détour d’un mail adressé aux dirigeants du groupe, que la Let­tre s’est procurée, Bernard Arnault a demandé que LVMH ne réponde plus à cer­taines « let­tres soi-dis­ant con­fi­den­tielles », des médias qui s’appuieraient sur des « sources internes en dehors des cir­cuits de com­mu­ni­ca­tion mis en place dans nos entreprises ».

Dans le viseur du dirigeant : La Let­tre, l’Informé, Médi­a­part, Le Canard enchaîné, pour les plus con­nues, et quelques titres plus con­fi­den­tiels. For­mu­lant une « inter­dic­tion absolue » de s’entretenir avec eux, Arnault l’assure : il sera « intraitable devant tout man­que­ment à ces règles qui mar­querait pour [lui] un défaut de loy­auté intolérable ». S’ils venaient à déroger à cette règle, leur atti­tude serait con­sid­érée comme « une faute grave, avec les con­séquences qui y [seraient] attachées ».

Peu de moyens de pression par la publicité

Pour La Let­tre, qui a don­né libre accès à son arti­cle, cette attaque con­tre la liste de médias préc­itée tiendrait à l’absence de pub­lic­ités de ceux-ci : « toutes ces pub­li­ca­tions, à l’ex­cep­tion de Miss Tweed et Puck, ont pour point com­mun d’avoir choisi un busi­ness mod­el sans sou­tien pub­lic­i­taire des grands annon­ceurs, ni organ­i­sa­tion d’événe­ments, explique la let­tre con­fi­den­tielle. Et cette indépen­dance prive néces­saire­ment l’é­tat-major du groupe de luxe de poten­tiels moyens de pres­sion ».

Le mil­liar­daire n’a pas souhaité com­menter cet arti­cle lorsque l’AFP l’a con­tac­té. Au pas­sage remar­quons que l’OJIM qui n’a pas de pub­lic­ité est indépen­dant de toute pres­sion à car­ac­tère com­mer­cial ou politique.

Indépendance relative des rédactions

Déten­teur des jour­naux Le Parisien et Les Échos, Bernard Arnault dis­pose aus­si du mag­a­zine spé­cial­isé Con­nais­sance des Arts et Radio Clas­sique. Et même au sein des titres qu’il détient, les rela­tions entre Bernard Arnault et la presse n’ont pas tou­jours été ros­es : ain­si, la société des jour­nal­istes du quo­ti­di­en Les Échos s’était insurgée, en mars 2023, des con­di­tions du départ du directeur de la rédac­tion du jour­nal. Selon la Société des jour­nal­istes, le directeur de la rédac­tion aurait été « limogé […] pour avoir lais­sé pub­li­er des arti­cles ayant déplu à son pro­prié­taire »  — en l’occurrence, un arti­cle en faveur du livre d’Erik Ors­en­na attaquant Vin­cent Bol­loré avec lequel Arnault était en dis­cus­sion pour le rachat de Paris Match et du JDD. La société s’était alors indignée de cette « évic­tion bru­tale […] en con­tra­dic­tion avec les garanties d’indépendance négo­ciées âpre­ment au moment du rachat des Échos par LVMH en 2007 ».

Voir aus­si : LVMH, info­gra­phie

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