À bientôt 90 ans, Claude Perdriel, propriétaire de l’hebdomadaire Challenges et du mensuel Science & avenir, aimerait bien trouver une solution pérenne pour son groupe de presse, lequel est mal en point. Il serait en train de mettre en place sa succession. Sa femme Bénédicte, un temps pressentie, aurait finalement décliné la reprise du groupe.
Si officiellement, il n’y a rien à voir dans l’immeuble de la rue Bosquet à Paris septième, où sont hébergés les deux titres, les discussions avec des actionnaires minoritaires voire des repreneurs éventuels auraient démarré. Le groupe Les Échos, qui a démenti, aurait notamment été approché par l’ancien patron de L’Obs. À cet égard, Claude Perdriel, qui a vendu son ancien groupe au Monde, serait brouillé avec ses actionnaires, Xavier Niel en premier lieu. Parmi les griefs reprochés au Monde, à qui Challenges sous-traite sa publicité et le support informatique, des prestations jugées peu satisfaisantes. Challenges.fr aurait notamment vu son audience reculer de plus de 30% en février pour cette raison.
L’arrivée d’un “partenaire” est censée permettre à Challenges de financer un développement numérique encore marginal. Aux plans de la diffusion mais aussi de la publicité, le digital n’a représenté que moins de 5% des recettes totales (22 millions d’euros) en 2015. Franchir un nouveau cap en la matière nécessiterait de lourds investissements que Perdriel ne veut (peut ?) plus assumer seul.
Sa succession prochaine, les nécessités d’investissement mais aussi les difficultés économiques de Challenges poussent Perdriel à trouver rapidement des solutions. Après avoir perdu plus de deux millions d’euros en 2014, l’hebdomadaire aurait connu un déficit encore accru l’année dernière. Challenges, qui a vu sa diffusion baisser de plus de 10% l’année dernière (187 000 exemplaires), pourrait être contraint, à plus ou moins court terme, d’alléger sa masse salariale. Une donnée forcément prise en compte dans les approches et les négociations en cours.
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