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Chamboule-tout à Marianne

14 janvier 2025

Temps de lecture : 3 minutes
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Chamboule-tout à Marianne

Temps de lecture : 3 minutes

Depuis qu’il a renoncé à vendre Marianne, le groupe propriétaire, CMI France de Daniel Křetínsky, organise le nouveau départ de son titre.

C’était le 19 décem­bre 2024 : après moult ter­giver­sa­tions sur le rachat de Mar­i­anne, le groupe CMI France avait annon­cé renon­cer à ven­dre son titre. Nat­acha Polony avait dans la foulée annon­cer « ne pas s’inscrire dans la suite de la direc­tion du jour­nal » et sa place fut rapi­de­ment pourvue par Frédéric Tad­deï. Denis Olivennes, prési­dent du con­seil de sur­veil­lance de CMI France, avait aus­sitôt salué « son orig­i­nal­ité, son goût du plu­ral­isme et son amour du débat » et indiqué que l’ancien présen­ta­teur de France Télévi­sions (puis la chaîne RT France) avait été adoubé par le co-fon­da­teur du titre, Jean-François Kahn.

Une directrice de la rédaction sauce « gauche laïcarde »

Le 8 jan­vi­er, Denis Olivennes a annon­cé quelques noms qui com­poseront l’équipe s’apprêtant à entour­er le nou­veau directeur. Ève Szef­tel a ain­si quit­té le quo­ti­di­en Libéra­tion, où elle cou­vrait depuis 2021 les sujets de société, pour diriger la rédac­tion de Mar­i­anne. Pro­duit de Sci­ences-Po Paris, Szef­tel a été vingt ans jour­nal­iste à l’AFP ; elle a aus­si été l’auteur d’un ouvrage inti­t­ulé Le Maire et les bar­bares et revenant sur les affaires pas tou­jours très claires du député de Seine-Saint-Denis et ancien maire de Dran­cy Jean-Christophe Lagarde. Attachée « à la ques­tion de la mémoire col­lec­tive du nazisme en Europe et à l’his­toire de la Sec­onde guerre mon­di­ale », elle a aus­si ani­mé pen­dant dix ans l’émission de la Fon­da­tion pour la mémoire de la Shoah sur Radio de la com­mu­nauté juive (RCJ).

Choisie pour man­i­fester la « déter­mi­na­tion [du groupe CMI] à pro­gress­er rapi­de­ment dans la trans­for­ma­tion de Mar­i­anne », Ève Szef­tel apportera donc, si l’on en croit La Let­tre, la cau­tion de « gauche laï­carde » (Daniel Křetín­sky) en « con­tre­poids à « Frédéric Tad­deï passé par la chaîne russe RT France et CNews ». C’est d’ailleurs cette let­tre con­fi­den­tielle qui révèle le ton que souhaite don­ner sa nou­velle direc­trice de la rédac­tion du titre: adressé à ses col­lègues de Libéra­tion, son mail d’adieux annonçait son souhaite d’incarner à Mar­i­anne une ligne « de gauche, non bour­geoise, pop­u­laire sans être pop­uliste, cri­tique des pou­voirs sans être anti­sys­tème. Une ligne répub­li­caine et sociale, uni­ver­sal­iste et laïque, aus­si intraitable avec l’antisémitisme qu’avec le racisme ». 

Une rédaction plus verticale

Pour épauler Szef­tel, la rédac­tion ne pour­ra plus compter sur qua­tre directeurs adjoints mais sur … un seul ; en l’occurrence, il s’agit de Hadrien Math­oux, ancien rédac­teur-en-chef du ser­vice poli­tique soutenu par Nat­acha Polony, ex-direc­trice de la rédac­tion. Ce dernier est notam­ment inter­venu au Comité Laïc­ité République pour évo­quer son dossier de Mar­i­anne sur la prop­a­ga­tion de « l’intersectionnalité » au sein des uni­ver­sités. L’ancien directeur adjoint de la rédac­tion, Gérald Andrieu, voit son poste sup­primé au même titre que Franck Dedieu. La nou­velle direc­trice de la rédac­tion devra leur attribuer de nou­velles fonc­tions, tan­dis que Jack Dion, le dernier d’entre eux, sera « invité à par­tir à la retraite », si l’on en croit La Let­tre.

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