À première vue, peu de choses en commun entre La Tribune, un quotidien anciennement papier devenu tout en ligne et TF1 le mastodonte de Bouygues qui continue d’être le navire amiral des chaines françaises. Pourtant leur modèle économique est chahuté et tous deux – dans des contextes différents – ont trouvé la parade : la diversification.
TF1, bien plus qu’une télévision
Qu’il est loin le temps d’avril 2015 où le cours de l’action dépassait les 17€, et même plus récemment en décembre 2017 où il était à plus de 12€. Pour un médiocre 6.75€ à mi février 2019. La raison ? L’appréhension des marchés devant les succès des Netflix, Dysney et Amazon dans l’abonnement pour des séries à succès, venant concurrencer les modèles traditionnels.
Pourtant Gilles Pélisson n’a pas à rougir des résultats 2018, pas loin de 2,3 milliards d’euros de revenus, un bénéfice de quasi 200 milions, on a vu pire. Surtout, ce résultat doit être lu à la lumière des diversifications. Si la télévision représente encore 80% des revenus, la production pour tiers avec Newen (racheté partiellement en 2015 et en totalité en 2018) est à près de15% et le digital à un peu plus de 5%. Les marques digitales Aufeminin Marmiton, Doctissimo, My little Paris explosent et devraient doubler leurs revenus en trois ans. A moyen terme les revenus de TF1 devraient moins dépendre de la publicité, de quoi faire remonter le cours de l’action.
La Tribune, histoire d’une résurrection
Le quotidien financier a connu une existence mouvementée. Créé en 1985 par des journalistes économiques, racheté par L’Expansion de Jean-Louis Servan-Schreiber, puis Georges Ghosn, puis LVMH, puis Alain Weill, puis en 2012 par Jean-Christophe Tortora qui revend ses parts en 2016 tout en gardant la direction. Entretemps l’édition quotidienne est devenue entièrement digitale en janvier 2012, gardant une édition hebdomadaire imprimée.
Sept ans plus tard La Tribune relève la tête, revendique 12.000 abonnés, relance l’hebdomadaire avec un objectif de 20.000 abonnés et annonce un bénéfice convenable. Par quel miracle ? Par celui de l’événementiel. Les activités de salons représentent déjà 40% de l’activité et sans doute une part beaucoup plus grande du profit. L’exemple du Figaro devenu un paquebot vendant de la presse, des places de marché, des réseaux sociaux, des croisières et bien d’autres choses semble devoir être suivi un peu partout. Pour vendre de la presse, il faut savoir développer des activités annexes à côté. Dure leçon.