L’hebdomadaire Famille Chrétienne change de tête. Aymeric Pourbaix, directeur de la rédaction, échangera sa place le 29 août prochain avec Antoine-Marie Izoard, directeur de l’agence d’information romaine I.Media. I.Media et Famille Chrétienne appartiennent tous les deux au groupe Media participations.
Selon le communiqué officiel du groupe, cette réorganisation « coïncidera avec l’ouverture dès septembre 2016 du chantier ambitieux de réforme du magazine et du site, à la veille des 40 ans du titre », prévus en 2018. Elle « marquera également le défi rédactionnel de répondre à une nouvelle génération de jeunes catholiques, ancrés dans le numérique et engagés à la périphérie ».
Pour Aymeric Pourbaix, qui dirige la rédaction de l’hebdomadaire depuis 2010, ce changement d’affectation est loin d’être une promotion ! A travers ce communiqué poli, ne lui reprocherait-on pas son positionnement politique et religieux trop marqué et pas assez consensuel pour les propriétaires de l’hebdomadaire ? C’est en tout cas une question qui peut se poser.
Il est vrai que depuis quelques années, le jeune directeur de la rédaction avait, par petites touches, sensiblement modifié la ligne éditoriale de Famille chrétienne, lui donnant une coloration plus « tradi » quant à son aspect religieux et plus à droite quant à son côté politique.
Ainsi, ces dernières semaines, l’hebdomadaire avait publié une interview remarquée du cardinal guinéen Robert Sarah, considéré comme l’un des prélats les plus conservateurs, favorable, par exemple, à un retour à la messe dos au peuple et en silence.
De même, le 4 juin dernier, Famille chrétienne avait organisé un débat entre Marion Maréchal Le Pen, député FN du Vaucluse et Madeleine de Jessey, porte-parole de Sens commun, mouvement des Républicains, issu de la Manif pour tous. La une de l’hebdomadaire avait même été consacrée à ce débat, largement médiatisé. Une façon de dédiaboliser le Front national dans un électorat / lectorat catholique et de promouvoir une union des droites, qui n’a peut-être pas plu (voir aussi ici et là).
Source : La Croix