Non, EBRA n’est pas le nom d’un zèbre de la région Rhône-Alpes, c’est le sigle du premier groupe de la presse quotidienne régionale (PQR) en France, devançant le groupe Ouest-France SIPA de la famille Hutin. EBRA, comme Est Bourgogne Rhône-Alpes, est la propriété de la banque Crédit Mutuel.
Pourquoi une banque est elle devenue le numéro 1 de la presse régionale française ? Seule les directions successives du Crédit Mutuel pourraient répondre à cette question. Ce ne peut être un investissement purement financier, la rentabilité de la presse papier française est douteuse et le groupe a perdu 50M€ en 2016. Il faut penser alors à un intérêt politique, d’influence
Un vaste empire
Les lecteurs ne connaissent pas le sigle EBRA, mais ils connaissent bien ou ont connu Le Dauphiné libéré, Le Progrès, Les Dernières Nouvelles d’Alsace, L’Est républicain, Le Journal de la Haute Marne, L’Alsace, Le Républicain lorrain, Le Bien Public, Le Journal de la Haute-Saône, Vosges Matin. Certains de ces titres ont fusionné mais il est difficile d’échapper au groupe dans une vaste région qui va de l’est à la région Bourgogne Rhône-Alpes et jusqu’aux confins du midi du côté du Vaucluse.
Passation de pouvoirs, Philippe Carli aux manettes
Le groupe avait été créé par Gérard Lignac (né en 1928, actionnaire et mécène du site Atlantico) puis développé par Michel Lucas qui a cédé son poste à Philippe Carli fin 2017. Ce dernier, venu du groupe Amaury a promis un retour aux bénéfices pour 2020. Il a entamé une réduction d’effectifs de 400 personnes sur 4000 et donne comme mot d’ordre numérique d’abord.
Déjà les têtes tombent, Jean-Marc Lauer rédacteur en chef de trois quotidiens lorrains quitte le groupe après trente ans de présence. Il est remplacé par Sébastien Georges qui vient de Vosges Matin. Chez le voisin L’Alsace, le chef de la rédaction Christian Battesti prend sa retraite (voulue ou forcée) et est remplacé par son adjoint Olivier Chapelle. On peut s’attendre à d’autres changements rapides.