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Charlie croule sous les aides tout en « vomissant » certains soutiens

13 janvier 2015

Temps de lecture : 3 minutes
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Charlie croule sous les aides tout en « vomissant » certains soutiens

Temps de lecture : 3 minutes

Si suite aux attentats commis contre l’hebdomadaire, tout le monde ou presque est aujourd’hui « Charlie », Charlie, lui, n’a pas manqué l’occasion de « vomir » ses cibles traditionnelles que sont le pape, Poutine ou encore l’extrême-droite…

Same­di dans la presse, le dessi­na­teur néer­landais Willem a déclaré : « Nous avons beau­coup de nou­veaux amis, comme le pape, la reine Eliz­a­beth ou Pou­tine : ça me fait bien rire. » Car de leur sou­tien, voire de leur com­pas­sion, Willem s’en passerait bien, surtout ceux de Marine Le Pen qui selon lui « est ravie lorsque les islamistes se met­tent à tir­er un peu partout ».

Geert Wilders, le chef de file de l’ex­trême-droite néer­landaise, n’est lui non plus pas le bien­v­enue au banc de la sol­i­dar­ité. « Nous vom­is­sons sur tous ces gens qui, subite­ment, dis­ent être nos amis », a‑t-il lancé. Le sou­tien mon­di­al ? Même rejet. « Ils n’ont jamais vu Char­lie Heb­do », explique-t-il avant de tem­pér­er : « Si les gens man­i­fes­tent pour défendre le libre mot, c’est naturelle­ment une bonne chose. »

Willem, de son vrai nom Bernard Holtrop, est un dessi­na­teur satirique rési­dant en France. À 73 ans, il pub­lie dans Char­lie Heb­do mais égale­ment dans Libéra­tion. Il était dans le train entre Lori­ent et Paris lorsqu’il a appris la nou­velle de l’at­taque. « Je ne viens jamais aux réu­nions de rédac­tion car je n’aime pas ça », con­fie-t-il. Une habi­tude qui lui a sans doute sauvé la vie.

Quoi qu’il en soit, le sou­tien plané­taire à Char­lie Heb­do n’est pas que moral, il est égale­ment financier. Depuis le drame, les aides pleu­vent de partout à mesure que les abon­nements s’en­v­o­lent. En deux jours, Char­lie a plus que dou­blé son nom­bre d’abon­nés, pas­sant de 10 000 à 26 000. Et ce sans même que le mag­a­zine n’ait con­servé de lien sur son site.

Via­Presse, site qui gère les abon­nements de l’heb­do­madaire, a con­fié au Figaro avoir reçu plus de 200 000 vis­ites sur la page con­sacrée à ce dernier. Habituelle­ment, Char­lie Heb­do n’en­reg­istre que 300 abon­nés sup­plé­men­taires… par an ! Même les insti­tu­tions s’y met­tent. Ain­si la Banque publique d’in­vestisse­ment a décidé de pren­dre 50 abon­nements tout comme le Min­istère de la Cul­ture et la Caisse des dépôts.

De son côté le Syn­di­cat de la presse quo­ti­di­enne nationale a organ­isé une col­lecte de dons défis­cal­isés via le site JaideCharlie.fr, mis en place pour l’oc­ca­sion. Le fonds Presse et Plu­ral­isme, qui y par­ticipe, va égale­ment apporter dans l’im­mé­di­at un don de 200 000 euros pour aider à la sor­tie du prochain numéro. La fil­iale de la dis­tri­b­u­tion de la presse a quant à elle choisi de ne pas prélever de com­mis­sion sur le numéro en question.

Même le Guardian, quo­ti­di­en bri­tan­nique, a décidé de vers­er 100 000 livres ster­ling à Char­lie Heb­do. Pour finir, en plus de ses 50 abon­nements, le Min­istère de la Cul­ture va déblo­quer un mil­lion d’eu­ros pour aider l’heb­do­madaire satirique – le tout, bien-sûr, avec l’ar­gent du con­tribuable, même si celui-ci est à vom­ir. Le min­istère va égale­ment « chang­er les textes » pour que le jour­nal puisse béné­fici­er « d’aides struc­turelles » aux­quelles il n’a pour le moment pas le droit, n’é­tant pas recon­nu comme une pub­li­ca­tion « d’in­for­ma­tion poli­tique et générale ».

On se sou­vient qu’en novem­bre, le mag­a­zine fai­sait appel à ses lecteurs en affir­mant être en dan­ger de dis­pari­tion. Désor­mais, il sem­ble être à l’abri pour un bon moment…

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