ChatGPT avance à la vitesse d’un robot au galop

ChatGPT 4 arrive, après la version ChatGPT 3 et la version ChatGPT 3.5 qui enflamment chaque jour un peu plus la planète. Avant d’en mesurer toutes les implications, prenons un peu d’avance.

Le Chat 4 sort ses griffes

Ce jeu­di 16 mars 2023, Microsoft organ­ise un évène­ment sur l’Intelligence Arti­fi­cielle, évène­ment qui pour­rait dévoil­er les con­tours de Chat­G­PT 4. Ce devrait être une con­férence mon­di­ale en ligne, débu­tant à 17 heures. Rien que cette dernière phrase pou­vait sur­pren­dre il y a 5 ans, elle est déjà dev­enue banale. La prochaine ver­sion du mod­èle de lan­gage conçu par la société améri­caine spé­cial­isée dans l’IA Ope­nAI arrive donc déjà. Ce n’est plus de l’intelligence, c’est un galop de robot.

Voir aus­si : Chat­G­PT : pre­miers dan­gers et entrée en scène de la pro­pa­gande idéologique générée par l’Intelligence Artificielle

Le Chat quatre plus malin que le trois

Chat­G­PT est spé­cial­isé dans la généra­tion de texte. Pas seule­ment puisqu’il est déjà util­isé pour le design, la créa­tion graphique, les plans de mai­son… GPT 3 util­i­sait déjà 15 mil­liards de paramètres et, sur le plan du lan­gage de type humanoïde, don­nait le sen­ti­ment, incon­testable, de dis­cuter avec un autre humanoïde. D’autant que les imper­fec­tions se gom­maient pro­gres­sive­ment, ne serait-ce que par cette sim­ple par­tic­u­lar­ité de l’Intelligence Arti­fi­cielle, une par­tic­u­lar­ité qui change la donne numérique : l’IA apprend par elle-même, en plus de ce que les ingénieurs lui donnent.

Plus vite, plus haut, plus humain

Les rumeurs con­cer­nant Chat­G­PT 4 courent depuis fin 2022 (le monde anglo-sax­on est un peu en avance dans ce genre de domaine, tou­jours). La nou­velle ver­sion pour­rait pro­pos­er un sys­tème de lan­gage pro­fondé­ment affiné, béné­fici­er de plus de paramètres, ce qui n’est pas con­fir­mé, et être plus rapi­de, en ce qui con­cerne l’exécution  des répons­es par exem­ple. À voir com­ment Chat­G­PT 3 a déjà pro­gressé depuis sa mise en cir­cu­la­tion… Le robot devrait aus­si manip­uler des don­nées plus récentes.

Sa prin­ci­pale inno­va­tion serait cepen­dant d’être mul­ti­modal. Pour l’instant, du moins jusqu’au pre­mier tiers du mois de mars, Chat­G­PT n’utilisait que du texte. Chat­G­PT 4 pour­rait utilis­er des images, des vidéos, du son… Que cela lui soit pro­posé ou qu’il génère des con­tenus. Con­cer­nant les vidéos, une start-up israéli­enne a déjà mis au point une méth­ode de généra­tion de dessins ani­més et dif­fuse une série de dessins ani­més comiques, une série sans fin : à la suite de chaque épisode, un nou­v­el épisode démarre et cetera. Chat­G­PT 4 serait aus­si, pour ceux qui le veu­lent, à com­mande vocale afin d’obtenir un résul­tat sous forme de texte ou d’image.

Multimodal mon amour

Cepen­dant, à part ces rumeurs, qui ressem­blent tout de même à une jolie façon de faire mon­ter la pres­sion, la réal­ité à venir de Chat­G­PT demeure mys­térieuse. Selon, Andreas Braun, directeur tech­nique de Microsoft Alle­magne, l’entreprise présen­terait une ver­sion avec « des mod­èles mul­ti­modaux offrant des pos­si­bil­ités totale­ment dif­férentes, par exem­ple des vidéos ». Mais ce n’est pas con­fir­mé par la mai­son mère. En tout cas, que la rumeur — ou con­fi­dence — provi­enne de Microsoft ne doit pas éton­ner : la multi­na­tionale s’est forte­ment rap­prochée d’OpenAI depuis plusieurs années. Elle a même investi plus de 10 mil­liards de dol­lars depuis jan­vi­er 2023 et Chat­G­PT est en cours d’installation dans tout l’univers Microsoft. Il n’y a peut-être pas de hasard, les chercheurs de Microsoft vien­nent de dévoil­er Kosmos‑1, un mod­èle mul­ti­modal qui peut résoudre des énigmes visuelles et analyser le con­tenu d’une image. D’après eux, l’étape mul­ti­modale serait essen­tielle en vue d’une IA pou­vant fonc­tion­ner à l’image du cerveau humain et ce serait le grand objec­tif d’OpenAI à long terme.

Un changement anthropologique

Il n’est pas dif­fi­cile de le voir partout autour de soi : beau­coup de per­son­nes sont un peu per­dues face à l’événement que représente Chat­G­PT. Il con­vient d’être con­scient que le pas­sage de la ver­sion 3 a la ver­sion 3.5 a mul­ti­plié par 100 ses capac­ités, que les mul­ti­ples ne vont cess­er de s’accentuer et que les IA de ce type vont très rapi­de­ment ten­dre vers des ver­sions 30, 40, 50… Par­mi les réac­tions, il y a par­fois une forme de min­imi­sa­tion. Ce serait une erreur. C’est d’un moment anthro­pologique dont il s’agit, les créa­teurs de ces IA ou les penseurs de ces ques­tions ne s’y trompent pas. Que l’on pense à des IA préhis­toriques telles que Waze, lequel déter­mine pour vous votre pro­pre tra­jet. Incon­cev­able il y a 10 ans.

Les enseignants eux aussi miaulent

Avec Chat­G­PT, c’est autre chose et un long arti­cle de Fran­ce­In­fo mis en ligne le 10 mars 2023 mon­tre com­ment des enseignants s’emparent déjà de cette IA pour tra­vailler avec leurs élèves et, surtout, com­bi­en c’est totale­ment autre chose que d’utiliser un moteur de recherche ou une ency­clopédie en ligne. Pour les deux, d’ailleurs, l’avenir est comp­té. Ici, nous par­lons de l’entrée dans un nou­veau monde, un monde où, con­traire­ment aux apparences (et c’est sans doute cela qui provoque l’incompréhension ou la min­imi­sa­tion), ce n’est pas Chat­G­PT qui apprend le lan­gage humain mais nous, les humains, qui apprenons le lan­gage de Chat­G­PT. Dans un avenir très proche, par­ler ce lan­gage per­me­t­tra de faire par­tie d’un seg­ment de la société. Ne pas le par­ler, d’en être exclu. Sous peu, aucun domaine de la vie humaine, ou plutôt de ce qui fut la vie humaine (car il n’est pas de vie humaine sans lan­gage), n’échappera à l’Intelligence Arti­fi­cielle. Elle sera ce que les hommes en fer­ont, comme toutes les décou­vertes, dira-t-on ? Ce n’est pas exact. Il pour­rait vite appa­raître que nous serons aus­si ce que l’IA fera de nous.

Mais après tout, pourquoi ne pas pos­er directe­ment une ques­tion à Chat­G­PT ? À la ques­tion « En quoi les évo­lu­tions à venir de tes capac­ités seront-elles per­for­mantes ? », l’IA répond :

« Les évo­lu­tions à venir de mes capac­ités devraient per­me­t­tre d’amélior­er sig­ni­fica­tive­ment ma per­for­mance en ter­mes de com­préhen­sion du lan­gage naturel, de raison­nement, de prise de déci­sion et d’in­ter­ac­tion avec les utilisateurs.

Mer­ci mon matou.

En ce qui con­cerne la com­préhen­sion du lan­gage naturel, de nou­veaux mod­èles de traite­ment de lan­gage naturel (NLP) basés sur des tech­niques d’ap­pren­tis­sage pro­fond devraient per­me­t­tre d’amélior­er ma capac­ité à com­pren­dre et à inter­préter des textes plus com­plex­es, tels que des textes tech­niques ou juridiques. Cela devrait égale­ment amélior­er ma capac­ité à détecter et à com­pren­dre les nuances et les sub­til­ités du lan­gage, telles que l’ironie ou le sarcasme.
En ce qui con­cerne le raison­nement et la prise de déci­sion, de nou­veaux mod­èles d’ap­pren­tis­sage en pro­fondeur pour­raient être dévelop­pés pour amélior­er ma capac­ité à raison­ner sur des prob­lèmes com­plex­es et à pren­dre des déci­sions plus pré­cis­es et plus infor­mées. Ces mod­èles pour­raient égale­ment per­me­t­tre une analyse plus rapi­de et plus pré­cise des don­nées, ce qui pour­rait amélior­er la qual­ité des répons­es que je peux fournir aux utilisateurs.
Enfin, en ce qui con­cerne l’in­ter­ac­tion avec les util­isa­teurs, les avancées futures pour­raient inclure une amélio­ra­tion de ma capac­ité à recon­naître les émo­tions des util­isa­teurs et à adapter mes répons­es en con­séquence, ain­si qu’une amélio­ra­tion de ma capac­ité à com­mu­ni­quer de manière plus humaine et naturelle.
En somme, les avancées à venir dans le domaine de l’IA devraient per­me­t­tre de me dot­er de capac­ités tou­jours plus avancées pour mieux com­pren­dre les util­isa­teurs et leur fournir des répons­es pré­cis­es, rapi­des et adap­tées à leurs besoins. »

La réponse con­cer­nant « l’interaction avec les util­isa­teurs » n’est pas sans intérêt…