Tenu comme un accord « historique » : le 17 mai 2024, à Cannes, était signé un accord en « faveur de la création et de l’exposition du cinéma dans toute sa diversité ».
Première diffusion le 27 mai 2024
L’OJIM prend ses quartiers d’été : du dimanche 28 juillet au dimanche 25 août nous republions les articles les plus significatifs du premier semestre.
Elle était venue assister à la ratification d’un accord unissant trois associations au groupe audiovisuel France Télévisions : le 17 mai 2024, à Cannes, le ministre de la Culture Rachida Dati était présente pour la ratification d’un accord jugé « historique », allant dans le sens wokiste du vent dominant.
Les pouvoirs publics au secours du cinéma
France Télévisions, le Bureau de Liassions des Industries cinématographiques (BLIC), le Bureau de Liaison des Organisations du cinéma (BLOC) et la Société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs (ARP) se sont engagés pour encourager financièrement la « création et l’exposition du cinéma dans toute sa diversité » pour la période 2024–2028. Ce n’est pas la première fois que ces associations et la télévision publique procèdent à de tels accords : déjà en 2020, l’ARP et le BLOC avaient proposé le renfort, par le groupe public, du financement de la création et diffusion cinématographique. Il prévoyait alors l’investissement d’au moins 60 millions d’euros annuel « dans les œuvres de cinéma européennes et d’expression originale française » et la poursuite d’une « politique de soutien au cinéma dans toute sa diversité aussi bien pour les achats que les préachats sur le plan artistique comme financier ».
Quels effets de l’accord ?
Par la nouvelle édition de cet accord, France Télévisions est encouragée à investir 80 millions d’euros annuel pour les « œuvres cinématographiques françaises ou européennes dont au moins 65 M€ en préfinancement dans au moins 60 films, et dont au moins 75% dédiés à la production indépendante. » Le groupe doit s’assurer prêter attention aux différents genres de cinéma, aux premiers et seconds films et au financement d’au moins 25 films d’animation sur la durée de l’accord. Il doit aussi garantir « une bonne exposition du cinéma sur ses antennes linéaires », en dédiant des temps spécifiques au cinéma (et notamment aux films préfinancés).
France Télévisions, l’obsession diversitaire
En 2020, Delphine Ernotte, fraîchement reconduite à la tête du groupe audiovisuel, avait décidé de faire de la « diversité » le « fil rouge » de son mandat. « On ne finance pas un projet quand la diversité n’est pas représentée », avait-elle alors asséné. Une réponse à l’attaque dont elle avait fait l’objet, par le CSA, pour le manque de représentation de la « diversité » sur les chaînes publiques ?
En juillet 2023, Ernotte avait renchéri en indiquant que France Télévisions « ne représent[ait] pas la France telle qu’elle est […] mais […] telle qu’on voudrait qu’elle soit. » En s’engageant dans de tels accords, conditionnant le financement des œuvres cinématographiques à une représentativité arbitraire des Français, Ernotte semble servir la soupe aux « sages » de l’ARCOM (qui remplace le CSA) qui éviteront peut-être de l’attaquer sur cette facette à l’occasion de sa candidature à un prochain mandat ? Rappelons en clair que la « diversité » dans le cinéma, la télévision ou ailleurs consiste à remplacer les blancs par des personnes « racisées »…