Ojim.fr
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Cinéma diversitaire : signature d’un nouvel accord entre France TV et des associations

27 mai 2024

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Cinéma diversitaire : signature d’un nouvel accord entre France TV et des associations

Cinéma diversitaire : signature d’un nouvel accord entre France TV et des associations

Temps de lecture : 3 minutes

Tenu comme un accord « historique » : le 17 mai 2024, à Cannes, était signé un accord en « faveur de la création et de l’exposition du cinéma dans toute sa diversité ».

Elle était venue assis­ter à la rat­i­fi­ca­tion d’un accord unis­sant trois asso­ci­a­tions au groupe audio­vi­suel France Télévi­sions : le 17 mai 2024, à Cannes, le min­istre de la Cul­ture Rachi­da Dati était présente pour la rat­i­fi­ca­tion d’un accord jugé « his­torique », allant dans le sens wok­iste du vent dominant.

Les pouvoirs publics au secours du cinéma

France Télévi­sions, le Bureau de Lias­sions des Indus­tries ciné­matographiques (BLIC), le Bureau de Liai­son des Organ­i­sa­tions du ciné­ma (BLOC) et la Société civile des auteurs, réal­isa­teurs et pro­duc­teurs (ARP) se sont engagés pour encour­ager finan­cière­ment la « créa­tion et l’exposition du ciné­ma dans toute sa diver­sité » pour la péri­ode 2024–2028. Ce n’est pas la pre­mière fois que ces asso­ci­a­tions et la télévi­sion publique procè­dent à de tels accords : déjà en 2020, l’ARP et le BLOC avaient pro­posé le ren­fort, par le groupe pub­lic, du finance­ment de la créa­tion et dif­fu­sion ciné­matographique. Il prévoy­ait alors l’investissement d’au moins 60 mil­lions d’euros annuel « dans les œuvres de ciné­ma européennes et d’expression orig­i­nale française » et la pour­suite d’une « poli­tique de sou­tien au ciné­ma dans toute sa diver­sité aus­si bien pour les achats que les préachats sur le plan artis­tique comme financier ».

Quels effets de l’accord ?

Par la nou­velle édi­tion de cet accord, France Télévi­sions est encour­agée à inve­stir 80 mil­lions d’euros annuel pour les « œuvres ciné­matographiques français­es ou européennes dont au moins 65 M€ en pré­fi­nance­ment dans au moins 60 films, et dont au moins 75% dédiés à la pro­duc­tion indépen­dante. » Le groupe doit s’assurer prêter atten­tion aux dif­férents gen­res de ciné­ma, aux pre­miers et sec­onds films et au finance­ment d’au moins 25 films d’animation sur la durée de l’accord. Il doit aus­si garan­tir « une bonne expo­si­tion du ciné­ma sur ses antennes linéaires », en dédi­ant des temps spé­ci­fiques au ciné­ma (et notam­ment aux films préfinancés).

France Télévisions, l’obsession diversitaire

En 2020, Del­phine Ernotte, fraîche­ment recon­duite à la tête du groupe audio­vi­suel, avait décidé de faire de la « diver­sité » le « fil rouge » de son man­dat. « On ne finance pas un pro­jet quand la diver­sité n’est pas représen­tée », avait-elle alors asséné. Une réponse à l’attaque dont elle avait fait l’objet, par le CSA, pour le manque de représen­ta­tion de la « diver­sité » sur les chaînes publiques ?

En juil­let 2023, Ernotte avait renchéri en indi­quant que France Télévi­sions « ne représent[ait] pas la France telle qu’elle est […] mais […] telle qu’on voudrait qu’elle soit. » En s’engageant dans de tels accords, con­di­tion­nant le finance­ment des œuvres ciné­matographiques à une représen­ta­tiv­ité arbi­traire des Français, Ernotte sem­ble servir la soupe aux « sages » de l’ARCOM (qui rem­place le CSA) qui éviteront peut-être de l’attaquer sur cette facette à l’occasion de sa can­di­da­ture à un prochain man­dat ? Rap­pelons en clair que la « diver­sité » dans le ciné­ma, la télévi­sion ou ailleurs con­siste à rem­plac­er les blancs par des per­son­nes « racisées »…