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La citation du jour (Balzac)

15 novembre 2021

Temps de lecture : 2 minutes
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La citation du jour (Balzac)

Temps de lecture : 2 minutes

Nous empruntons à Honoré de Balzac une citation tirée de son roman Splendeurs et misères des courtisanes (1838). Il est regrettable qu’il soit peu étudié de nos jours en écoles de journalisme.

Quiconque a trem­pé dans le jour­nal­isme ou y trempe encore est dans la néces­sité cru­elle de saluer les hommes qu’il méprise, de sourire à son meilleur enne­mi, de pactis­er avec les plus fétides bassess­es, de se salir les doigts en voulant pay­er ses agresseurs avec leur mon­naie. On s’habitue à voir faire le mal ; on com­mence par l’approuver, on finit par le com­met­tre. À la longue l’âme, sans cesse mac­ulée par de hon­teuses et con­tin­uelles trans­ac­tions, s’amoindrit, le ressort des pen­sées nobles se rouille, les gonds de la banal­ité s’usent et tour­nent d’eux-mêmes. Les Alces­tes devi­en­nent des Philintes, les car­ac­tères se détrem­pent, les tal­ents s’abâtardissent, la foi dans les belles œuvres s’envole. Tel qui voulait s’enorgueillir de ses pages se dépense en de tristes arti­cles que sa con­science lui sig­nale tôt ou tard comme autant de mau­vais­es actions. On était venu pour être un grand écrivain, on se retrou­ve un impuis­sant folliculaire.”
Hon­oré de Balzac, Splen­deurs et mis­ères des cour­tisanes (1838)

Mer­ci à Antipresse de Slo­bo­dan Despot pour avoir tracé cette cita­tion savoureuse. Voir égale­ment notre cri­tique du film de Xavier Gian­no­li, tiré des Illu­sions per­dues de Balzac.

 

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