Nous avons évoqué de nombreuses fois la loi en préparation au Ministère de la Culture sur les fake news, les modernes Bobards. Françoise Nyssen avait précisé ses intentions lors des Assises du Journalisme à Tours. Nous avions consacré plusieurs articles à ces Assises.
C’est – semble t’il – à leur lecture que la ministre a pris la décision de proposer au fondateur de l’Observatoire du journalisme un poste de conseiller spécial à ses côtés. Nous avons pu joindre au téléphone Claude Chollet pour un entretien exclusif.
OJIM : Allo ? Vous m’entendez ?
Claude Chollet : Je vous entends bien, vous pouvez parler.
O : Qu’en est-il de cette nomination tombée sur le fil de l’AFP ce jour même à 7h02 ? Comment l’avez vous appris ?
CC : La ministre m’a appelé ce matin très tôt. Je dois vous dire que j’ai d’abord cru à un canular d’un ami, époque oblige. Après une période de confusion je me suis rendu compte que c’était bien la ministre au bout du fil.
O : Comment l’avez vous reconnue ?
CC : Grâce à la littérature. Elle est d’abord l’animatrice des éditions Actes Sud qui ont publié nombre de livres et d’écrivains qui figurent parmi mes lectures. Ayant parlé ensemble d’Henry Bauchau, Jules Verbeek, Régine Detambel, Roger des Prés, Constantin Cavafy, tous édités chez Actes Sud, il a fallu me rendre à l’évidence, je parlais avec Françoise Nyssen.
O : Quel est le contenu de votre poste ?
CC : Encore un peu imprécis mais je me consacrerai surtout à l’élaboration de la nouvelle loi qui inquiète la profession. Les éditeurs, les journalistes et une grande partie du public s’inquiètent de l’émergence d’une possible censure d’État. Il faudra de solides garde-fous pour éviter que la liberté d’expression, déjà très mal en point, ne souffre encore plus. Je compte y veiller particulièrement.
O : Comment voyez vous vos relations avec les autres conseillers ?
CC : Très bien ma foi, je suis certain de rencontrer écoute et ouverture d’esprit, comme de normal dans les milieux de la culture en France.
O : Cette fonction est elle rémunérée ?
CC : Il n’en a pas été question. Si rémunération il y a je la reverserai intégralement à des médias qui défendent la liberté de penser, d’écrire, de lire, de diffuser, de vivre tout simplement.
O : Claude Chollet, merci de cet entretien.