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Clément Delpirou nommé co-gérant de Libération par le groupe SFR

11 janvier 2018

Temps de lecture : 4 minutes
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Clément Delpirou nommé co-gérant de Libération par le groupe SFR

Temps de lecture : 4 minutes

Alors qu’Altice, maison-mère de SFR, est plongée dans la tourmente boursière depuis cet automne après avoir été prise au piège de l’endettement, les têtes continuent à tomber et les chaises de valser. C’est maintenant Libération qui change de patron avec la nomination de Clément Delpirou comme directeur général des activités presse de SFR et co-gérant de Libération.

C’est le six­ième directeur général en deux ans pour le jour­nal dont la dif­fu­sion con­tin­ue de s’éroder – encore ‑1,66% sur la péri­ode 2016–2017 pour la dif­fu­sion France payée, à 75 824 exem­plaires de moyenne, dont 20 361 numéros ven­dus à l’u­nité. Pour rap­pel, elle était de 101 616 exem­plaires en moyenne en 2013 – un quart de la dif­fu­sion s’est donc effacé en qua­tre ans.

Jusqu’alors Clé­ment Delpirou dirigeait le groupe de presse pro­fes­sion­nelle Info­pro Dig­i­tal, présent dans onze pays (360 mil­lions d’€ de chiffre d’af­faires en 2017, 67 mil­lions d’eu­ros de béné­fice net, 1800 salariés dont 1300 à Antony) et con­nu en France pour l’U­sine nou­velle, LSA, La Gazette des com­munes ou encore Le moni­teur des travaux publics. Cepen­dant, du point de vue social – un aspect impor­tant pour Libéra­tionla redis­tri­b­u­tion des béné­fices n’a guère prof­ité aux salariés, qui ont même fait grève en juin dernier, à l’in­sti­ga­tion de la CGT, pour espér­er touch­er un peu plus de primes d’in­téresse­ment et de participation.

Diplômé d’HEC, Clé­ment Delpirou a com­mencé sa car­rière chez Rotschild en 1997 et tra­vail­lé presque toute sa vie pro­fes­sion­nelle dans le dig­i­tal – d’abord en lançant sur le web la Fnac ou encore l’Oréal, puis d’autres sites de e‑commerce. En 1999 il entre chez Nurun France, une agence dig­i­tale où il est suc­ces­sive­ment directeur con­seil, respon­s­able du développe­ment et directeur grands comptes et dont il devient le directeur général France en 2004. Il passe chez Info­pro en 2007 et lance l’U­sine dig­i­tale en 2013 – un site lié au titre l’U­sine nou­velle. Nom­mé Chief Dig­i­tal Offi­cer en 2015 il a pour mis­sion de cha­peauter les activ­ités dig­i­tales du groupe et d’en accom­pa­g­n­er la croissance.

« Il nous a été présen­té par Lau­rent Jof­frin comme celui qui a su faire pass­er L’U­sine Nou­velle du print au numérique. Le débat por­tait aus­si sur la ques­tion de ne pas avoir un sim­ple ges­tion­naire », a pré­cisé un salarié de Libéra­tion à Chal­lenges. En même temps, pour faire pass­er la pilule aux salariés, 6 CDD ont été tit­u­lar­isés en CDI et qua­tre autres postes en CDI créés – des largess­es qui calmeront peut-être le cli­mat interne ten­du mais qui ne sont guère com­pat­i­bles avec la sit­u­a­tion économique peu reluisante du jour­nal et sa dif­fu­sion en baisse.

Cepen­dant la tâche va être rude pour Clé­ment Delpirou, qui change com­plète­ment de monde en pas­sant de la presse pro­fes­sion­nelle à un jour­nal de gauche caviarpar­mi les plus sub­ven­tion­nés de France – qui se croit encore en Mai 68 et dont les équipes refusent mordi­cus d’évoluer. Il aura pour mis­sion de recruter des abon­nés numériques alors que les revenus – qui s’é­ti­o­lent – dépen­dent tou­jours du papi­er et se retrou­vera face à des blocages syn­di­caux et humains autrement plus forts qu’au sein du groupe InfoPro.

Altice reprend des couleurs en Bourse

Pen­dant ce temps Altice tente de remon­ter la pente en Bourse. Le min­i­mum a été atteint le 8 décem­bre à 7,32 € par action. Le cours est main­tenant à 9,62 (5 jan­vi­er) avec un pic à 9,69 € le 3 jan­vi­er. Un accord de dif­fu­sion a été annon­cé au tout début de l’an­née 2018 ; il a été passé avec M6 qui devrait en retir­er près de 23,5 mil­lions d’eu­ros sur l’an­née, sur la base de 0,60 euro par abon­né et par mois, avec une marge un peu moin­dre car elle pro­duira à ses frais des con­tenus exclusifs. Au pas­sage, Altice a annulé 417 mil­lions d’ac­tions auto-détenues, mis fin au plan fibre de SFR et fait traîn­er un peu plus encore la fin de son plan social – de quoi se créer des tra­cas judi­ci­aires mais aus­si en bas­culer le coût sur 2018.

Crédit pho­to : cap­ture d’écran vidéo EBG Paris. DR.

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