Rodolphe Saadé a signé un accord avec Mistral AI, pour 100 millions d’euros : le groupe CMA CGM mise sur l’intelligence artificielle, notamment pour développer le « fact-checking ».
Dimanche 6 avril 2025, le groupe CMA CGM a annoncé avoir contracté un accord avec l’entreprise française d’intelligence artificielle Mistral AI. D’un montant de 100 millions d’euros, ce contrat qui cristallise une relation de cinq ans doit notamment permettre le développement d’outils de vérification de l’information (dit fact checking) et des sources dans sa branche média.
Des outils sur mesure
Les outils proposés par l’entreprise seront créés sur mesure pour le groupe. Des professionnels de Mistral AI seront ainsi chargés de développer des outils pour la branche télévisée des médias du groupe RMC BFM (BFM Business, RMC Story, …) comme sa branche radio et écrite (La Provence, La Tribune, La Tribune Dimanche…). Rodolphe Saadé a ainsi souligné sa volonté de voir l’IA se déployer afin « d’innover dans le domaine des médias », via la création d’une équipe dédiée appelée AI Média Lab. Rassemblant des experts de l’entreprise d’intelligence artificielle et des journalistes ainsi que des spécialistes de différents métiers des médias, l’AI Média Lab se situera au siège de CMA Média (à Grand Central).
Les outils auront pour objectif de « répondre aux enjeux contemporains du journalisme », comme le note le communiqué de presse, en déployant des instruments de vérification des sources et notamment un système de « fact checking ».
Un partenariat non exclusif
Le partenariat de Mistral AI et CMA CGM n’a rien de surprenant : dès la première levée de fonds, en juin 2023, de l’entreprise d’intelligence artificielle française, le groupe avait investi dans la start-up. Néanmoins, le groupe développe d’autres partenariats et semble investir massivement pour développer l’IA dans ses activités ; CMA CGM a ainsi signé un partenariat avec le groupe Google en juillet 2024 et exploite les algorithmes d’OpenAI, Google, Microsoft, Salesforce. Le groupe prévoit un document stratégique sur l’IA, envisageant d’articuler l’IA « autour de trois piliers principaux […] : les opérations, les clients et […] les collaborateurs », comme le soulignait le responsable du département IA chez CMA CGM.
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Les médias face à l’IA
Si certains la considèrent comme une menace pour leur travail de journalistes, d’autres médias investissent dans de nouvelles technologies de l’IA qu’ils abordent comme une opportunité. À l’image du média suisse Heidi.news, qui prône un « usage raisonné des algorithmes génératifs [pouvant] aider à l’écriture, au tri, à l’organisation de l’information », des plateformes médiatiques françaises, comme Brut, essaient depuis près d’un an d’employer ces technologies à leur faveur. Selon une enquête CFDT-Journalistes, les trois quarts des journalistes considèrent par ailleurs que « sous certaines conditions précisément encadrées », l’IA pourrait être utile à leur travail et apporter un plus aux salariés, aux journaux et aux émissions.
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