C’est sur la proposition de Gérard Larcher, président du Sénat, que Catherine Jentile de Canecaude a été proposée pour intégrer le collège de l’ARCOM.
Elle devrait remplacer Hervé Godechot au sein du collège de l’ARCOM : Catherine Jentile de Canecaude, qui avait été proposée par le président du Sénat Gérard Larcher, a été auditionnée à la commission de la Culture, de l’Éducation, de la Communication et du Sport du Sénat ce mercredi 12 février. En propos liminaire, la candidate est revenue sur son parcours.
Un parcours international
Débutant sa carrière en 1981 comme pigiste à TF1, Catherine Jentile de Canecaude y est reporter six ans plus tard puis grand reporter spécialiste du monde arabe (1991). Chef de service adjointe (2002) avant d’être nommée chef du bureau de Londres (2004), elle deviendra ensuite chef du bureau de Washington entre 2016 et 2021. Gagnante du Prix Pierre-Mille (1992), elle fut aussi titulaire du Prix Albert Londres (1998). Elle est désormais éditorialiste pour les chaînes TF1 et LCI.
Une audition convenue
Fort de son parcours de grand reporter aux quatre coins du monde, la candidate a indiqué s’être « confrontée à la diversité » ce dont elle dit avoir fait une « richesse et une force » avant d’ajouter l’importance que revêtait pour elle la « représentation de la diversité des Français ». Elle dit par ailleurs aspirer à faire une priorité de la « protection des valeurs qui font le socle de notre pluralisme » ; selon elle, « la régulation en doit pas être une police de la pensée […] J’ai une allergie à la pensée unique ». Une allergie qui n’a pas empêché la candidate de déplorer de manière assez conventionnelle les « attaques en règle d’Elon Musk » auxquelles il « fallait s’attendre » en matière d’intelligence artificielle. Elle est d’ailleurs revenue sur les enjeux spécifiques pour l’ARCOM en matière d’IA, soulignant que « la régulation n’empêch[ait] pas l’innovation […] Il faut être vigilant sur le volet culturel et les droits d’auteurs ». Elle a enfin déploré que les représentants américains et britanniques aient refusé de signer l’accord sur l’IA de Paris de février 2025. Fléau de l’accès des mineurs aux sites pornographiques, dangers des fausses informations, réseaux sociaux comme sources uniques d’information… : la candidate a également égrainé les « défis cruciaux » auxquels est confrontée l’information.
Des questions consensuelles
D’une molle consensualité, l’audition a soulevé des questions non moins attendues, notamment sur le nouveau bloc de chaînes d’information dont la candidate a indiqué qu’il ne devait pas être un « gros bloc monolithique » mais permettre de mutualiser des moyens tout en gardant des voix variées. Elle a aussi alerté sur les ingérences étrangères au sein des médias, évoquant à nouveau Elon Musk et son soutien de « la droite de la droite » en Allemagne (ndlr. l’AfD) et alertant sur les dangers d’une ingérence plus subtile et donc plus dangereuse. Sur le fonctionnement interne de l’ARCOM, elle a reconnu que les réponses devaient être rendues plus rapidement et que l’organisation de l’institution pouvait être améliorée.
Le vote à bulletin secret des Sénateurs a été procédé à la suite de l’audition de Catherine Jentile de Canecaude. À l’heure où nous écrivons ces lignes, il ne nous est pas connu mais il ne fait aucun doute que ce nouveau membre intégrera l’ARCOM, succédant à un membre dont le mandat était arrivé à échéance et dont le nom avait déjà été soufflé par Gérard Larcher.
Rodolphe Chalamel