Il y a belle lurette que Le Monde n’est plus un journal de référence, mais son influence politique et économique demeure, d’où le combat acharné pour son contrôle.
Le Monde et son actionnariat
En page 2 de notre infographie consacrée au journal Le Monde, la holding.
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Ce qui s’est passé depuis
Depuis le rachat de 49% des parts de Matthieu Pigasse dans sa holding Le Nouveau Monde (LNM), les relations se sont dégradées entre Niel et Pigasse. Niel avait proposé à Pigasse de lui racheter ses parts, mais ce dernier a préféré le Tchèque Kretinsky, mieux-disant. Pire, un pacte confidentiel permettrait à Kretinsky de racheter l’intégralité des parts des parts de Pigasse s’assurant de la totalité de LNM.
Le groupe espagnol PRISA (éditeur d’El País) voulait sortir et céder ses 20% ce qui aurait été fait (information à confirmer) pendant l’été au profit de Kretinsky/Pigasse.
Pierre Bergé, décédé en 2017 a pour héritier de ses parts un américain qui selon Challenges revendrait ses actions à parts égales entre Niel et le duo Kretinsky/Pigasse.
Faisons les comptes
Kretinsky/Pigasse seraient en passe de contrôler la holding Le Monde Libre (LML) qui possède 75% des parts de la société éditrice du Monde. Soit leurs 26,66% de départ, plus la moitié des parts de feu Bergé soit 13,33% plus les 20% de PRISA, total 60%. Niel de son côté détient les 40%.
Alors Kretinsky/Pigasse vainqueurs aux points ? Que nenni ! Pigasse et Niel sont co-gérants du groupe et ont le droit chacun de proposer le nom du directeur du journal, cette co-gérance n’est pas transmissible ni ce droit de proposition. Supposons que Kretinsky rachète la totalité des parts de Pigasse, Niel devient seul gérant et le seul à disposer du droit de proposer un directeur qui doit être approuvé par la rédaction à 60%. Le Tchèque est sans doute déjà actionnaire majoritaire secret de la holding mais sans réels pouvoirs. Jusqu’à quand se satisfera-t-il de cette situation bancale ?