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Comme à Reims, une agression sauvage mais très discrète à Bordeaux

9 avril 2021

Temps de lecture : 6 minutes
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Comme à Reims, une agression sauvage mais très discrète à Bordeaux

Temps de lecture : 6 minutes

Red­if­fu­sion. Pre­mière dif­fu­sion le 06/03/2021

Nous vous parlions le 5 mars de l’agression d’un photo-reporter par un clandestin algérien à Reims ; allons, le jour précédant cette tentative de meurtre, dans le sud-ouest, à Bordeaux. C’est une agression particulièrement sauvage dont ont été victimes deux étudiants à Bordeaux le 27 février 2021. Une fois de plus, la couverture médiatique de cet évènement a brillé par ses silences éloquents et le manque de contextualisation. Comme si les délinquants flottaient dans un éther sans attaches ni origines.

Jeu­di 27 févri­er, deux étu­di­ants fai­saient la fête avec d’autres cama­rades dans un apparte­ment du cen­tre-ville de Bor­deaux. Ayant décidé de pren­dre l’air dans la rue, ils se font accoster par deux jeunes femmes, qui leur pro­posent de la cocaïne, puis leur deman­dent d’entrer dans l’appartement pour par­ticiper à la fête, puis leur deman­dent de l’alcool et des cig­a­rettes. La réac­tion des deux jeunes femmes aux refus répétés des deux étu­di­ants à ces propo­si­tions n’a pas tardé : ils se sont faits sauvage­ment lacér­er le vis­age, puis leurs amis se sont faits cours­er par un com­parse des jeunes femmes avec une machette. Chronique médi­a­tique de la sauvagerie ordinaire.

Une couverture médiatique a minima

Si ce fait divers a retenu l’attention de plusieurs médias de grand chemin, toutes les aspérités de l’agression ont été gom­mées des arti­cles qui y sont consacrés.

« Deux jeunes hommes agressés au couteau par des ado­les­centes », titre factuelle­ment 20 Min­utes. Comme dans d’autres arti­cles, notam­ment celui de France 3 Nou­velle Aquitaine et de France bleu, le réc­it se lim­ite aux faits : le motif de l’agression, les blessures des vic­times et les suites poli­cières et judiciaires.

Il faut s’écarter des médias de grand chemin pour en savoir plus.

Le site d’information Infos Bor­deaux pub­lie la pho­to très impres­sion­nante d’un des jeunes agressés.

Le frère de l’une des vic­times a fait le réc­it de l’agression sur Face­book et mis en ligne deux pho­tos des jeunes lacérés. On apprend qu’un des jeunes écopera d’« une amende de 135€ en allant porter plainte ».

André Bercoff a eu la bonne idée d’interviewer le 1er mars l’un des jeunes agressés, lors de son émis­sion quo­ti­di­enne sur Sud radio. Son témoignage per­met d’apprendre que, par un étrange ren­verse­ment accusatoire, les deux jeunes étu­di­ants qui ont sim­ple­ment refusé de la drogue et l’accès à la soirée à laque­lle ils par­tic­i­paient ont dû essuy­er des « pro­pos racistes envers la France ». Une pré­ci­sion absente des arti­cles des jour­naux de grand chemin, tout comme est absente la nation­al­ité des agresseurs au couteau. Mais ces accu­sa­tions per­me­t­tent sans trop de dif­fi­cultés d’en con­clure que les agresseurs sont étrangers. Un détail « oublié » par les médias de grand chemin, comme Libéra­tion « oubli­ait » de men­tion­ner que l’algérien sus­pect de l’agression de Reims était un clan­des­tin, tout en oubliant son nom de famille, pour faire bonne mesure.

Agressions au couteau par des migrants mineurs

Nous ne trou­verons pas davan­tage dans les médias de grand chemin de con­tex­tu­al­i­sa­tion sur les agres­sions au couteau par des migrants mineurs qui se mul­ti­plient en par­ti­c­uli­er dans le cen­tre-ville de Bor­deaux, mais aus­si dans d’autres grandes villes de France. L’Observatoire du jour­nal­isme avait déjà souligné cette céc­ité en mars 2020, puis en août 2020.

Mal nom­mer les choses ajoute au mal­heur du monde. En ne pointant pas du doigt l’origine des ban­des de délin­quants qui écu­ment les grandes villes, les médias de grand chemin font assaut de pré­cau­tions, des pré­cau­tions dont ne se sont pas embar­rassés les agresseurs des deux étu­di­ants joignant le geste, les coups de couteau, à la parole, des « pro­pos racistes envers la France ».

Témoignage glaçant

Nous repro­duisons un résumé du témoignage de l’un des jeunes agressés lors de « Bercoff dans tous ses états », un témoignage qui nous en apprend bien plus que les arti­cles laconiques con­sacrés à l’agression.

« On était en soirée étu­di­ante. Avec un ami, on décide de pren­dre l’air. On descend pour aller fumer une cig­a­rette et là, deux jeunes filles nous pro­posent de la coke, et là on refuse. Ensuite elles s’aperçoivent qu’il y a une soirée. Elles déci­dent de vouloir de s’inviter dans la soirée. On refuse. Elles insis­tent pour avoir de l’alcool et des clopes. Elles com­men­cent à nous men­ac­er, à avoir des pro­pos racistes envers la France. On com­mence à les repouss­er une pre­mière fois. Elles revi­en­nent avec un Mon­sieur. Le ton monte. On essaye de calmer les choses, de ne pas affol­er les voisins. Du coup, j’étais en train de par­ler avec le Mon­sieur. Mon copain était der­rière moi, je n’ai pas vu ce qu’il s’est passé. Lui s’est fait agress­er en pre­mier. Elle lui a mis un coup de couteau au niveau de l’oreille jusqu’au début de la joue.  La fille est venue en face de moi. Je n’ai même pas eu le temps de réfléchir à ce qu’elle avait dit que j’avais déjà la joue toute ouverte. Je me suis demandé com­ment elle m’avait touché. J’ai pris ma main avec la joue, elle était rem­plie de sang. J’ai tout de suite com­pris que c’était grave. Je me suis dit, c’est comme cela qu’on meurt, ça va si vite. Là mes amis sont intervenus.
Dans les 2 min­utes qui ont suivi, il y a un groupe d’hommes qui est venu dont un avec une machette de 30 cm. Ils ont com­mencé à nous agress­er. L’homme à la machette a com­mencé à courir après mes potes. Juste après ça, on est ren­tré pour se met­tre en sécu­rité. (…). Ce qui s’est passé par la suite, mes potes ont pour­suivi les filles qui ont don­né les coups de couteau. Je les remer­cie. Le lende­main, les flics ont fait une descente au squat, ils ont pu retrou­ver l’homme avec la machette (…). On a porté plainte. On est allé à l’hôpital avec une amie pour se faire recoudre. Pen­dant ce temps, deux amis sont par­tis à la police pour porter plainte. Ils sont tombés sur une gen­darmette qui leur a dit qu’ils n’avaient pas le droit de se déplac­er dans la ville et qu’ils devaient don­ner leur nom pour avoir une amende. On est retourné le lende­main, des policiers nous ont dit que l’on ne devrait pas avoir d’amende. On est en vie, mais ce n’est pas évi­dent. C’est comme si on était directe­ment comme dans un cauchemar. Les deux filles sont mineures, récidi­vistes, l’homme a 27 ans ».

Au même moment, le con­seil des min­istres dis­sout Généra­tion Iden­ti­taire. La poli­tique de l’autruche ? Ou autre chose ?

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