Qui n’a au moins une fois commandé par Amazon, un des cinq GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) américains ? Commandé un livre (ruine assurée de votre libraire), un CD (disparition définitive des disquaires), un DVD ou tout autre objet usuel ou non. Alors qu’Amazon est déjà propriétaire de médias aux États-Unis, le groupe de Jeff Bezos veut maintenant distribuer des quotidiens.
L’Équipe comme test
C’est la partie médias de la Lettre A qui nous l’apprend, Amazon a conclu avec le quotidien sportif L’Équipe un partenariat de portage au moment de la coupe du monde de football. Cette offre réservée à une vingtaine de villes de la couronne parisienne permettait à un acheteur de 40€ de produits sur Amazon de bénéficier du portage du quotidien à domicile.
Il semblerait – pratique habituelle des GAFAM – qu’Amazon reste propriétaire du portefeuille clients. Autrement dit L’Equipe ne pourrait fidéliser ces clients en lui proposant un abonnement car les données clients restent la propriété du distributeur.
Un flop pour le moment
L’obligation d’achat de 40 € minimum aurait découragé les prospects et seuls quelques dizaines de lecteurs du quotidien se seraient laissés séduire. Le Monde, Le Figaro avaient décliné l’offre du distributeur de crainte de frictions avec Presstalis déjà en grande difficulté.
Mais cette expérience n’est qu’un premier test pour la société américaine qui ambitionne de distribuer des produits frais après le rachat en 2017 de la chaine américaine bio Whole Foods Market pour 14 milliards de dollars. Mieux, Amazon s’est rapproché en France de Leclerc, de Système U et aurait eu des vues sur Monoprix. Alors pourquoi pas aussi la distribution de la presse ? De quoi achever Presstalis une fois pour toutes.