Jean-Michel Baylet s’y connaît manifestement mieux en affaires qu’en politique. Autant Le Mouvement des radicaux de gauche, qu’il préside, n’en finit pas de sortir définitivement des écrans radars, autant son groupe de presse régionale, La Dépêche du midi, est dans une phase ascendante.
En négociations exclusives depuis septembre avec le groupe Sud ouest (GSO) pour reprendre la majorité de sa filiale montpelliéraine Les Journaux du midi (Midi Libre), Baylet devrait rafler la totalité de la mise, à bon compte. Et plus vite que prévu. La vente devrait être actée au plus tard fin avril. Sud ouest qui tablait à la rentrée sur une enveloppe comprise entre 15 et 20 millions d’euros pour 65% de Journaux du midi, est contraint de tout céder moyennant le même prix. L’information, de même que l’avancée des négociations, devraient être confirmées vendredi 30 janvier lors des comités d’entreprise de Midi Libre et La Dépêche.
L’état des rotatives, et le coût élevé de la clause de cession, en raison d’une pyramide des âges élevée, auraient contraint GSO à réduire ses prétentions financières. Jean-Michel Baylet, aidé par son fidèle directeur général Bernard Maffre, a également bien manœuvré au plan des alliances “locales”. Sans ces derniers, aucune deal d’importance ne se réalise dans le sud, concernant la presse comme les autres secteurs d’activité. Le toulousain s’est ainsi associé avec deux poids lourds de Montpellier à qui il a lâché quelques actions (5%) en échange d’une belle vitrine. Le premier, “Loulou” Nicollin, est le très influent président du Montpellier Hérault sport club et patron du groupe de collecte de déchets qui porte son nom. Le second, l’architecte Michel Fontès, est à la tête du groupe de promotion immobilière Hugar. Les deux hommes d’affaires ont bien à présent l’intention de se regarder dans le miroir de Midi Libre le plus souvent possible.
Crédit photo : partisocialiste via Flickr (cc)