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Comment l’armée ukrainienne dépendait des États-Unis, les révélations du NYT

4 avril 2025

Temps de lecture : 3 minutes
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Comment l’armée ukrainienne dépendait des États-Unis, les révélations du NYT

Temps de lecture : 3 minutes

Le pre­mier amende­ment améri­cain sur la lib­erté d’expression – une valeur rap­pelée avec force par Vance lors de son dis­cours de Munich du 14 févri­er 2025 — peut avoir du bon. C’est ce qui per­met au New York Times, mieux inspiré que d’habitude, de pub­li­er une bombe dans son édi­tion du 29 mars 2025 : la sujé­tion com­plète de l’armée ukraini­enne à celle des États-Unis. Les valeureux et mal­heureux sol­dats ukrainiens ser­vaient de chair à canon, les stratèges et le matériel étaient américains.

Un enquêteur chevronné

L’enquête est menée par un jour­nal­iste chevron­né, spé­cial­iste du ren­seigne­ment, Adam Entous. Ce dernier a déjà une longue car­rière der­rière lui, Wall Street Jour­nal, Reuters, Wash­ing­ton Post, New York­er et enfin au NYT. Sa devise : ”The truth, no mat­ter how bad, is nev­er as dan­ger­ous as a lie.” La vérité, même très déplaisante, n’est jamais aus­si dan­gereuse qu’un men­songe. Au cours de son enquête Entous a inter­rogé plus de 300 témoins de la guerre, tant améri­cains qu’ukrainiens.

Un « partenariat » déséquilibré

Le quarti­er général se trou­ve en Alle­magne à Wies­baden sur la caserne Clay, une base améri­caine, sous la coor­di­na­tion de deux généraux, Chris Don­ahue du côté améri­cain, Mikhaï­lo Zabrod­skiy du côté ukrainien. Chris Don­ahue, général 4 étoiles, vient des forces aéri­ennes et com­mande la total­ité du dis­posi­tif des forces améri­caines en Afrique et en Europe. Sous le nom de « task force Drag­on », des agents de la CIA, de la NSA et du DIA (Defense Intel­li­gence Agency) les assis­tent et for­ment les ukrainiens.

Dans un pre­mier temps le ren­seigne­ment améri­cain déter­mine les cibles, les analyse, trans­met les coor­don­nées aux ukrainiens qui met­tent en œuvre (par­fois avec des « tech­ni­ciens » améri­cains) l’ouverture du feu par mis­siles, canons longue portée, lance-roquettes ou par drones. Les don­neurs d’ordre sont améri­cains et les exé­cu­tants ukrainiens. Les améri­cains posent d’ailleurs des lim­ites : ils ne com­mu­niquent pas les coor­don­nées du com­man­de­ment russe au som­met à leurs subordonnés.

Perte de confiance progressive

Tout n’est pas rose dans la rela­tion, les ukrainiens gar­dent une cer­taine autonomie sur le ter­rain au sol (ce sont leurs sol­dats qui se font courageuse­ment tuer) et n’appliquent pas tou­jours à la let­tre les plans améri­cains. Ce sera le cas dans la con­tre-offen­sive ukraini­enne avortée de l’été 2023, chaque par­tie imputant à l’autre son échec. L’entrée de l’armée ukraini­enne dans Koursk sera une ini­tia­tive ukraini­enne qui se sol­dera par un désas­tre et un véri­ta­ble mas­sacre pour l’infanterie ukraini­enne. L’enquête très longue s’arrête avec l’investiture de Trump et il est impos­si­ble de savoir si la « task force Drag­on » existe encore. Une chose paraît cer­taine : la guerre par procu­ra­tion de l’OTAN con­tre la Russie ne peut dur­er sans sou­tien améri­cain, un espoir pour la paix ?

Claude Lenor­mand

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